En Allemagne, des débuts laborieux en pharmacie

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Publié le 16/04/2021

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Depuis six semaines, s'il est théoriquement possible d’acheter des autotests dans les officines allemandes mais aussi dans les grandes surfaces, les pharmacies ont en pratique le plus grand mal à répondre à la demande des patients. De plus, elles ne peuvent en général leur proposer que des grands conditionnements de 25 autotests. Confrontés à une distribution qui semble largement leur échapper, les officinaux sont nombreux à exprimer leur dépit.

Chaque semaine, les Allemands peuvent bénéficier gratuitement d'un test antigénique dans la pharmacie de leur choix, mais en pratique, moins d’un tiers des officines les effectue, souvent par manque de personnel, de locaux ou… de tests.

Paradoxalement, il est encore plus difficile d’y trouver des autotests, tant les ruptures de stock et les retards de livraisons sont nombreux. L'offre est pourtant pléthorique. Il existe actuellement plus de 35 modèles différents d’autotests homologués, un nombre appelé encore à augmenter dans les semaines à venir. Dès leur lancement, les autotests sont devenus des produits rares en officine, car les fabricants ont du mal à suivre la demande et semblent servir en priorité les grandes surfaces, qui sont nombreuses à avoir fait de ces dispositifs des produits d’appel vendus à prix coûtant. Résultat, constatent les associations de consommateurs ou les patients dépités dans les pages courriers des journaux, les clients peuvent acheter des autotests à 5 euros pièce chez leur « hard discounter » habituel, contre souvent 10 euros ou plus en officine, les pharmaciens expliquant qu’ils n’ont pas la possibilité de vendre moins cher. Les pharmacies en ligne les proposent souvent, elles, à un tarif intermédiaire entre ceux des grandes surfaces et de l’officine, mais sont confrontées elles aussi à une pénurie de stock. Contrairement aux tests antigéniques et PCR, les autotests ne sont pas remboursables, mais peuvent être fournis aux employés de certains secteurs. Depuis quelques jours, les pharmacies sont ainsi tenues de fournir un test antigénique ou un autotest par semaine à tous leurs employés.

Autre obstacle rencontré par le réseau officinal, le conditionnement de ces tests. Les grands conditionnements handicapent les pharmacies. Il leur est en effet interdit d’ouvrir les boîtes pour vendre à l’unité - sauf depuis peu en Bavière et bientôt en Saxe - car chaque conditionnement doit disposer d’une notice complète. Les boîtes individuelles, très rares, sont par ailleurs presque introuvables en officine.

Denis Durand de Bousingen