Le premier est Beyfortus (nirsévimab), anticorps monoclonal indiqué dans l’immunisation passive des nouveau-nés et des nourrissons contre les infections respiratoires à virus respiratoire syncytial (VRS). Disponible en ville depuis le 29 août, il est proposé pour le rattrapage de tous les nourrissons nés entre le 1er janvier et le 15 septembre en métropole, Guyane, Martinique, à Saint Martin et Saint Barthélémy (1er février pour la Réunion et la Guadeloupe ;15 mars pour Mayotte) ou non immunisés en maternité. Deux dosages sont disponibles auprès des grossistes : 50 mg/0,5 ml pour les nourrissons de moins de 5 kg, et 100 mg/1 ml pour les nourrissons de 5 kg ou plus. Une prescription médicale est nécessaire et Beyfortus est remboursé à 30 % par l’assurance-maladie (prix de vente : 401,80 euros, hors honoraire de dispensation). Pour cette campagne 2024-2025, les doses ne devraient pas manquer : « Près de 600 000 doses de Beyfortus sont mises à disposition cette année pour la France. Sanofi et les autorités de santé ont ainsi pris en compte la forte demande de l'an dernier », explique-t-on chez Sanofi. Il sera proposé dans les maternités à partir du 15 septembre.
Le deuxième est un nouveau vaccin anti-VRS bivalent recombinant sans adjuvant, Abrysvo, qui vient tout juste d’obtenir son remboursement pour l’immunisation passive des nourrissons par la vaccination maternelle. Il est réservé aux mères entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée, faute de données de pharmacovigilance supplémentaires sur le surrisque de naissances prématurées et de données d’efficacité chez le prématuré (prix de vente TTC : 196,10 euros, remboursé à 30 %). Il est disponible dans les officines, sur prescription médicale, depuis début septembre par commande auprès des grossistes. Les pharmaciens ne sont pas habilités à administrer et à prescrire Abrysvo même si Pfizer « est en relation avec les autorités pour intégrer le plus rapidement possible le vaccin au calendrier vaccinal », explique le laboratoire.
Avantages et inconvénients
Entre les deux, c’est aux parents de choisir, a conclu la Haute Autorité de santé (HAS), qui les recommande sans distinction. Abrysvo a l’avantage de protéger le nouveau-né dès sa naissance par les anticorps neutralisants maternels et serait plus résistant à d’éventuelles mutations du VRS. Sans compter qu’il évite une injection à l’enfant. Mais son efficacité, maximale à la naissance, baisse régulièrement dans le temps. Autre bémol : une augmentation des naissances prématurées a été mise en évidence avec un autre vaccin maternel, mais n’a pas été confirmée pour Abrysvo.
Beyfortus, utilisé depuis la saison dernière, a confirmé son efficacité en vie réelle, estimée entre 76 % et 81 % sur la prévention des cas de bronchiolites à VRS admis en réanimation. Mais il doit être administré le plus tôt possible après la naissance et il existe un risque potentiel d’émergence de mutations virales.
Néanmoins, l’immunisation passive par Beyfortus est à privilégier dans trois situations : lorsque la vaccination maternelle ne sera probablement pas efficace, en cas d’une nouvelle grossesse chez une mère précédemment vaccinée ; chez les femmes immunodéprimées.
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