Près de cinq semaines après le lancement officiel du dossier médical partagé (DMP) par les pouvoirs publics, trois millions de Français ont en déjà créé un. Et 4 sur 10 ont choisi de le faire dans leur officine.
L’assurance-maladie serait-elle en passe de gagner son pari d'atteindre l’ouverture de 40 millions de DMP dans les cinq prochaines années ? Elle est en tout cas sur la bonne voie puisque depuis le lancement officiel le 6 novembre dernier, trois millions de DMP ont été ouverts (lire également notre article « abonné »). L’Ile-de-France, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie arrivent en tête pour les ouvertures. Cependant, en cumul depuis la création du DMP en 2011, la région des Hauts-de-France et le Grand Est se placent juste derrière l’Île-de-France.
Derrière le chiffre symbolique des 3 millions se cachent cependant d’importantes disparités. Car si 4 patients sur 10 ont choisi de l’ouvrir en ligne via le site dmp.fr, la même proportion a décidé de faire confiance à leur pharmacien ; ils ne sont que 18 % à s’être adressés aux caisses d'assurance-maladie et 4 % seulement à l’avoir créé dans un cabinet de professionnels de santé libéral ou hospitalier !
Les pharmaciens restent donc les acteurs clés de l’ouverture du DMP, plus de 800 000 ayant été créés à ce jour à l’officine. L’assurance-maladie ne manque pas de se féliciter du nombre de pharmacies équipées, en hausse depuis le 6 novembre. Pourtant, une pharmacie sur deux seulement est aujourd’hui en mesure de le faire. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), dénonce cette situation, loin d’être satisfaisante. « Nous n’avons malheureusement que 13 000 pharmacies équipées, ce qui n’est pas normal. Je suis en colère contre les éditeurs de logiciels qui n’ont pas fait le boulot pour assurer l’équipement de toutes les officines. » Rappelons que l’avenant n° 11 à la convention pharmaceutique signée en juillet 2017 prévoit une rémunération pour le pharmacien d'1 euro par DMP ouvert.
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