Lauréat du concours dans la catégorie « étudiants », Erdem Aydin entre en 4e année à la Faculté de pharmacie de Lyon. Totalement autodidacte, ce passionné de numérique a imaginé l’application « Care Bot », destinée à compléter les informations fournies oralement par le pharmacien par un support visuel et des pictogrammes, présentés sur une tablette lors de la délivrance des produits. « Renforcer le conseil oral par des images facilite la compréhension et diminue les risques d’oubli », explique l’auteur du projet, toutefois encore très loin de toute concrétisation. « Care Bot » s’adressera donc principalement à des patients ayant des problèmes de compréhension, soit pour des raisons linguistiques, soit en raison de leur état cognitif.
Plan de soin automatisé et intelligent
Déjà adopté par deux CHU et deux groupes de cliniques, « Drug optimal », lauréat dans la catégorie start-up, est un logiciel de lutte contre les incompatibilités physico chimiques (IPC) entre les médicaments. Ces incompatibilités sont particulièrement redoutables lorsqu’elles concernent deux solutions injectées simultanément, notamment en cancérologie, et dont les tubulures se rejoignent au point d’injection du patient. Comme l’explique Lugan Flacher, pharmacien, ingénieur et co-fondateur de « Drug Optimal », ce logiciel, nourri par la plus grande base de données sur les IPC au monde, détecte automatiquement ces dernières et propose ensuite un « plan de soin automatisé et intelligent » à l’équipe soignante du patient.
Les deux autres projets, non primés, se distinguent eux aussi par leur caractère pratique et innovant : coté étudiants, « Screen me », présenté par une interne de Paris-Saclay, Eva Derabanne, permet une détection rapide des patients éligibles à des essais cliniques, et raccourcit considérablement le temps nécessaire à leur recherche et à leur sélection. Il croise en quelques secondes les critères de recherche et les dossiers des patients, opération jusque-là longue et fastidieuse, et évite par là même de « passer à côté » de patients éligibles. Un enjeu considérable quand on sait que 80 % des essais cliniques de médicaments prennent du retard par manque de participants.
Le « LinkedIn des pharmaciens »
Enfin, côté Start up, « pharmacy lounge » est une plateforme d’échanges entre pharmaciens qui se veut « le premier réseau social professionnel pour l’ensemble de la profession pharmaceutique » ou, en d’autres termes, le « LinkedIn des pharmaciens ». Mais contrairement aux réseaux sociaux « généralistes », cette plateforme sécurisée dans laquelle on ne peut entrer qu’avec une CPS garantit la confidentialité de tous les échanges, explique son créateur, Fabrice Arnaud. Pharmacy Lounge fonctionne déjà depuis 2022, avec 2 500 membres dont 40 % d’officinaux.
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