La mortalité due à des infections à des bactéries résistantes aux antibiotiques est surévaluée dans les analyses, estiment des chercheurs marseillais.
Depuis quelques années, des études attribuent à la résistance antibiotique des milliers de morts. Ce serait 5 500 morts par an en France, selon l'étude d'Alessandro Cassini (décembre 2018). Et même 12 500 décès par an, selon l'étude Burden de 2015 !
Mais pour des chercheurs de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée, ces estimations sont totalement surévaluées. « Elles sont issues de modèles statistiques déconnectés de la réalité du terrain », assurent-ils dans une correspondance publiée dans le « Lancet infectious disease ».
Pour tenter de confronter ces conclusions à la réalité du terrain, les scientifiques français Didier Raoult (microbiologiste), Marc Leone (réanimateur), Jean-Marc Rolain (pharmacien) et Yanis Roussel (doctorant), ont alors décidé de mener une enquête auprès de 350 praticiens d'unités de soins intensifs. Les résultats sont formels : « parmi les 251 répondants, 116 (46 %) n'avaient vu aucun cas de décès et 106 (42 %) avaient vu entre un et cinq cas au cours des 10 dernières années », rapportent les chercheurs de l'IHU. Au total, parmi les 222 (88 %) participants ayant plus de 10 ans d’expérience, il y avait probablement environ 45 décès par an dus à une impasse thérapeutique avec des antibiotiques. « Ces résultats marquent bien une déconnexion entre les données observées et les données modélisées », concluent-ils.
Plutôt que se fier aux modèles mathématiques, les auteurs réclament la mise en place d'un registre national de la mortalité liée aux bactéries dites multirésistantes. « Un tel registre permettrait de mieux connaître les menaces réelles et écarter celles qui ne sont issues que de l'imagination de statisticiens », affirment les chercheurs.
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