Dans son bilan sur les remboursements de soins réalisés en métropole en 2021, l’assurance-maladie insiste à la fois sur les dépenses exceptionnelles liées au dépistage et à la vaccination contre le Covid-19 et sur une hausse marquée des remboursements de médicaments délivrés en officine, cette fois hors Covid.
L’état des lieux annuel de l’assurance-maladie pour 2021 pointe, sans surprise, les sommes importantes déboursées pour lutter contre le Covid-19 qui pèsent à elles seules 6 % des dépenses de 2021, et même 7 % si l’on inclut les indemnités journalières. Des dépenses qui ont suivi le rythme des vagues épidémiques et des moyens mis en œuvre pour y faire face.
Ainsi, souligne l’assurance-maladie, « les dépenses liées à la vaccination ont commencé à être importantes à partir du mois de mars, avec l’ouverture progressive de la vaccination à l’ensemble de la population majeure », puis une « montée en charge » au printemps, un « rebond » en juillet avec la mise en place du passe sanitaire suivi d’un ralentissement jusqu’en novembre, avant une « nouvelle accélération en fin d’année ». De même pour le dépistage, « les pics de dépenses ont été enregistrés aux mois de mars et avril », puis de mi-juillet à fin septembre et au mois de décembre « où le record du nombre de tests a été atteint ». Quant aux indemnités journalières, elles « ont connu leur maximum en avril », puis ont décéléré jusqu’en novembre, « avant de rebondir fortement en décembre ».
Hors Covid, les dépenses de l’assurance-maladie reviennent globalement à « des tendances relativement proches de celles d’avant crise pour l’ensemble des postes », à l’exception notable des produits de santé. En effet, les remboursements de médicaments délivrés en officine bondissent de 15,3 %. Ils sont cependant tirés vers le haut par le remboursement des tests antigéniques effectués en pharmacie, qui représentent une dépense de 1,9 milliard d’euros pour le régime général. L’activité hors Covid reste quand même dynamique, ce que l’assurance-maladie explique par « l’arrivée en officines de ville de produits dont la délivrance était auparavant réservée aux pharmacies hospitalières », ainsi que par « la montée en charge d’un nouveau traitement contre la mucoviscidose ». En outre, les remboursements des médicaments de la rétrocession hospitalière augmentent de 6,1 %. Les dépenses pour les médicaments dans leur ensemble en 2021 sont très dynamiques (14,4 %), surtout si l’on compare avec les années 2020 (+2,6 %) et 2019 (+1,6 %).
Au global sur le régime général, en 2021 les remboursements augmentent de 9,2 %, et de 11,5 % pour les seuls soins de ville (hors remboursements forfaitaires comme le forfait patientèle médecin traitant, ROSP, avance sur DIPA…). À titre de comparaison, les dépenses 2020 étaient en hausse de 3,6 %, celles de 2019 de 2,8 %. L’assurance-maladie rappelle que les dépenses sur l’année 2021, aussi atypiques soient-elles en raison de la situation sanitaire, sont mises en regard dans son bilan avec l’année précédente, non moins atypique, ce qui pèse « fortement sur les évolutions des remboursements de soins entre 2020 et 2021 », tout comme entre 2019 et 2020, ce qui rend l’ensemble « peu interprétable ».
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