Selon l’observatoire de l’économie officinale présenté jeudi dernier, la rémunération de la majoration des ordonnances dispensées en dehors des heures ouvrables a nettement augmenté. « C’est assez marqué puisqu’on passe d’une rémunération annuelle entre 27 et 31 millions d’euros jusqu’en 2021 et l’an dernier on enregistre 36,4 millions d’euros. C’est la première fois que nous accédons à ces données qui permettent d’objectiver ce que les pharmaciens nous répètent depuis des mois. Et ces chiffres ne concernent que le remboursé », note Guillaume Racle, conseiller économie et offre de santé de l’USPO. Pierre-Olivier Variot, le président, complète : « Le nombre d’actes pendant les gardes explose et épuise les confrères qui enchaînent leur semaine au comptoir après leur nuit de travail. Les pharmaciens, seuls professionnels de santé à avoir cette obligation de participer à la permanence de soins, n’en peuvent plus ! »
Face à de nombreux témoignages de pharmaciens « dérangés pour trois fois rien ou pour des mauvaises raisons », un travail va être mené en collaboration avec le ministère de la Santé, les syndicats et l’Ordre des pharmaciens, de façon à définir ce qu’est une urgence pharmaceutique, redéfinir les secteurs et organiser la nuit profonde. Une campagne de sensibilisation pourrait aussi être envisagée. « Le renouvellement de l’ordonnance chronique en pleine nuit pour éviter de faire la queue en journée ou l’achat de crème solaire parce que l’avion des vacances décolle dans quelques heures, il faut que ça s’arrête », ajoute Pierre-Olivier Variot.
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