Le sort de Pharmazon sera scellé le 25 septembre. La plateforme de vente en ligne de produits de pharmacie et de parapharmacie a bénéficié, in extremis, d’un sursis par Google. Le géant du numérique menaçait de la priver à partir du 27 août du statut sponsorisé sur son moteur de recherche, au motif qu’il ne reconnaît pas le retrait dans l’une des pharmacies partenaires de Pharmazon comme un mode de « livraison valide ». Enfin en ce qu’il concerne les commandes d’un montant de 1 à 29 euros, et donc gratuites. Une décision lourde de conséquence car si le compte Google Shopping de Pharmazon venait à être coupé « ce seront 50 % de notre activité qui disparaîtra dans la mesure où ce statut sponsorisé – et payant — est le principal canal de commandes par l’internaute, un passage obligé pour tout e-commerçant », déclare Audrey Lecocq, fondatrice de Pharmazon. Pire même, selon elle, son référencement naturel sera également affecté puisqu’il est lié au profil « bon client » et donc référencé chez Google Shopping que l’entreprise détient auprès de Google. Autant dire que si elle n’investit plus dans Google Shopping, la plateforme a peu de chance de remonter dans les résultats de recherches des internautes en quête de produits pharmaceutiques. Une mort annoncée à court ou moyen terme, donc.
50 % de notre activité disparaîtra dans la mesure où ce statut sponsorisé – et payant — est le principal canal de commandes par l’internaute, un passage obligé pour tout e-commerçant »
Audrey Lecocq, fondatrice de Pharmazon
Répit
À moins que la solution proposée d’ici au 25 septembre ne convienne à Pharmazon. Devant l’émoi suscité par sa décision, Google France a en effet annoncé à Audrey Lecocq « Nous avons examiné ce scenario spécifique avec nos équipes et avons convenu d’accorder une prolongation d’avertissement de 28 jours. » La plateforme a donc un mois pour se prononcer sur les alternatives qui lui seront soumises par Google. De fait, avant que le couperet ne tombe, Audrey Lecocq avait reçu le 26 août au soir un message de Sébastien Missoffe, directeur général de Google France, lui indiquant avoir pris connaissance de la problématique rencontrée par la plateforme de vente en ligne opérant pour des pharmacies physiques. Dans trois semaines, la balle sera dans le camp de Pharmazon, à condition que le compromis soit acceptable.
Le spectre de l’acteur omnipotent du Web n’effarouche pas outre mesure les groupements, qui se trouvent actuellement dans la phase de conception d’une solution de vente en ligne. Alain Grollaud, président de Federgy la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacie, rappelle que Google s’en prend au modèle des plateformes et non à celui des portails. « Une question de sémantique très importante », relève-t-il, précisant que le portail, prévu pour 2025, tel qu’il est conçu par les groupements en partenariat avec La Poste, peut être défini « comme une mise en relation numérique entre le patient et sa pharmacie ».
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