Projet de loi de vente en ligne, négociations conventionnelles, maillage officinal… Les sujets abordés par les syndicats USPO et FSPF à Matignon étaient nombreux, ce jeudi 23 mai. Mais à la sortie, le mot d’ordre est plus que jamais un appel à une mobilisation massive le 30 mai, avec en ligne de mire le ministère de l’Économie, à Bercy.
Les deux syndicats représentatifs de la profession étaient reçus à Matignon ce matin du 23 mai pour aborder les sujets qui poussent les pharmaciens à se mobiliser le 30 mai. Et essayer d’obtenir des réponses.
Au premier rang des sujets qui fâchent, les revalorisations économiques proposées par l’assurance-maladie lors des négociations conventionnelles, qui, selon le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) Pierre-Olivier Variot, sont « clairement insuffisantes pour permettre au réseau de ne pas souffrir et de ne pas crever ». « Si on veut garder un réseau efficient de pharmacies sur tout le territoire, il faut que l’État mette de l’argent sur la table », poursuit-il.
C’est pourquoi les syndicats ont décidé de viser le ministère de l’Économie. « Le directeur général de l’assurance-maladie a une lettre de mission qui manifestement n’est pas à la hauteur de ce dont nous avons besoin et il n’a pas le pouvoir d’aller plus loin, explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Donc c’est bien Bercy le sujet, et pour deux raisons : les finances et le modèle français des pharmacies de proximité. » Le 30 mai, le cortège parisien partira finalement de l’université Paris V à 16 heures pour terminer devant Bercy, où les pharmaciens ont demandé à rencontrer le ministre.
Abordé aussi avec la conseillère du Premier ministre, le « projet de loi Ferracci ». « Le projet de loi sur la dérégulation des professions de santé, dont la pharmacie peut faire partie, sera déposé au ministère a priori à l’automne. Pour l’instant, ils n’ont pas les textes », rapporte Pierre-Olivier Variot. Les syndicats ont exposé leurs craintes et défendu leur position. Réponse du cabinet du Premier ministre aux syndicats : « On pense effectivement à faciliter la vente des médicaments sur Internet. On ne veut pas toucher au maillage, mais on ne s’interdit rien et on ne peut pas vous rassurer sur ces points. »
D’où l’incitation à une mobilisation massive le jeudi 30 mai, insiste Philippe Besset. « Il faut vraiment que toutes les pharmacies soient fermées. On a besoin de tout le monde », poursuit-il. « On a plein de projets en vue, mais c’est à l’État de nous aider pour les concrétiser », ajoute Pierre-Olivier Variot.
« L’autre enjeu est d’avoir la population avec nous, poursuit Philippe Besset. Le sujet majeur de cette journée du 30 mai, c’est l’accès au médicament : c’est la présence de pharmacies partout dans les territoires et c’est l’arrêt des ruptures de stock de médicament. » Et sur ce sujet-là, les syndicats n’ont pas obtenu beaucoup de réponses de Matignon non plus.
En attendant, les choses avancent. L’assurance-maladie va présenter une deuxième proposition économique aux syndicats très prochainement, avec probablement un calendrier accéléré sur les revalorisations. Une réunion intersyndicale est fixée vendredi 24 mai dans l’après-midi. Quoi qu’il en soit, « après le 30 mai, ce n’est pas fini », promet Pierre-Olivier Variot.
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