Les effets des annonces du président russe Vladimir Poutine se font ressentir jusque dans les officines du Grand Est et de Belgique. Inquiets face à une potentielle menace nucléaire, des patients viennent y réclamer des pastilles d’iode.
Dimanche, Vladimir Poutine a annoncé avoir demandé à sa force de dissuasion de se mettre en alerte, accentuant ainsi les risques d’une escalade nucléaire du conflit. Deux jours auparavant, l’entrée des troupes russes à Tchernobyl a réveillé les angoisses des populations occidentales situées à l’est de l’Europe. Ainsi, les pharmacies polonaises ont dû faire face, la semaine dernière, à un afflux de patients réclamant des solutions iodées. En France, la menace russe a également suscité l'inquiétude de patients dans le Grand Est qui cherchent à se procurer des pastilles d’iode en officine. « RTL » cite ainsi l’exemple d’une pharmacienne d’Erstein, au sud de Strasbourg, qui a été confrontée à des demandes qu’elle n’a pu satisfaire, la distribution d’iode étant réglementée en France. Une procédure spécifique prévoit en effet que l’iode soit réservé aux habitants d’un périmètre de 20 kilomètres autour des centrales nucléaires. Il faut remonter au printemps 2011 et à l’accident de la centrale de Fukoshima pour trouver des traces de telles demandes de patients cherchant à se procurer des pastilles d’iode.
Le même phénomène a été observé en Belgique, où la population se sent particulièrement menacée par une potentielle attaque nucléaire. Selon l’Association des pharmaciens belges (APB) citée par la presse belge, pour la seule journée d’hier, près de 30 000 personnes se sont ruées dans les officines. Depuis 2018, date à laquelle le gouvernement a lancé une campagne d’information sur les risques nucléaires, des boîtes contenant 10 comprimés, suffisant pour un foyer de quatre personnes, sont mises gratuitement à la disposition des habitants. Ainsi, contrairement à la France, 32 483 boîtes ont été distribuées à la demande, hier, dans les officines d’outre-Quiévrain. Les messages de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) sur les réseaux sociaux n’ont pas suffi à rassurer la population dans ce pays où sont implantées des bases de l’OTAN. « La situation actuelle en Ukraine ne nécessite pas la prise de comprimés d’iode. Ils restent gratuitement disponibles en pharmacie, mais ne sont pas nécessaires dans ce cas spécifique », a twitté l’agence fédérale, en recommandant de prendre de l’iode « uniquement sur recommandation des autorités ».
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