Yorick Berger, tête de liste FSPF
Yorick Berger exerce d'abord dans le secteur de l'industrie pendant 10 ans avant de choisir l'officine en 2008, attiré par un métier alors en pleine transformation. Associé depuis 2011 dans deux pharmacies du 13e arrondissement de Paris, il se mobilise en 2014 contre le projet de réforme des professions réglementées. Un acte fondateur pour Yorick Berger. En 2015, il figure parmi les candidats de la FSPF pour les élections aux URPS. Cette année, à bientôt 45 ans, c'est en qualité de tête de liste qu'il se présente, déterminé à mener les combats qu'il juge essentiels pour l'avenir de la profession. « La crise du Covid, les tests antigéniques ou la vaccination antigrippale ont démontré le rôle indispensable du pharmacien en tant que professionnel de santé de premier recours. C'est un rôle qu'il faut renforcer encore davantage et qui doit être rémunéré à sa juste valeur. » Autre dossier prioritaire pour Yorick Berger : « lancer une consultation pour connaître l'état de santé des pharmacies d'Îe-de-France afin de repérer celles qui sont le plus en difficulté économiquement et qui ont besoin d'un coup de pouce », détaille le candidat de la FSPF, qui veut apporter des outils concrets « à toutes les officines » pour les aider à s'adapter aux évolutions du métier.
Renaud Nadjahi, tête de liste USPO
Titulaire depuis plus de 30 ans à Rambouillet, dans les Yvelines, Renaud Nadjahi brigue un troisième mandat à la tête de l'URPS pharmaciens Île-de-France, avec une volonté ferme : poursuivre le travail engagé depuis maintenant 10 ans. « Le pharmacien occupe désormais une place essentielle dans le parcours de soins. Notre métier vit une véritable révolution avec toutes les nouvelles actions mises en place, il ne reste qu'à lancer le dernier étage de la fusée : faire en sorte que les pharmaciens adoptent pleinement cette révolution », explique Renaud Nadjahi, qui veut cibler toute l'équipe officinale et notamment les adjoints, pour qui il a créé une journée spéciale durant son deuxième mandat. Après le succès de l'expérimentation sur les TROD angine (voir ci-dessous), le candidat USPO veut conquérir de nouveaux territoires, notamment sur le maintien à domicile ou la prise en charge de l'insuffisance cardiaque. Autres combats que souhaite poursuivre Renaud Nadjahi, renforcer la place du pharmacien au sein des CPTS, promouvoir encore davantage les formations, offrir des outils accessibles à toutes les officines franciliennes et ne rien lâcher sur les fondamentaux. « Je veux défendre la proximité, la propriété et le capital de la pharmacie, pas question de laisser entrer des fonds de pension comme l'on fait les laboratoires de biologie médicale. Si les officines deviennent des "supermarchés de la santé" ; nous serons tous perdants », souligne Renaud Nadjahi.
TROD angine : le succès d'une expérimentation régionale
En septembre 2014, l'URPS Pharmaciens Île-de-France lance pour la première fois une expérimentation sur la pratique des tests de dépistage des angines à streptocoque en pharmacie. Un projet auquel prennent part 270 officines franciliennes et pour lequel 450 professionnels (titulaires, adjoints et préparateurs) seront formés dans un premier temps. Si l'acte semble chronophage pour certains officinaux, d'autres soulignent l'intérêt de cette mission pour les patients. Une mission qui valorise, de plus, le rôle du pharmacien en tant que professionnel de santé. L'expérimentation TROD angine subit toutefois un coup d'arrêt en avril 2015 lorsque le Conseil d'État suspend ce nouveau droit, suite à un vice de forme. Ce n'est que partie remise. Début 2016, une nouvelle expérimentation est menée par des officinaux d'Île-de-France, bientôt suivis par leurs confrères d'autres régions. Une nouvelle mission qui affiche deux objectifs clairs : libérer du temps médical pour les généralistes et diminuer les prescriptions d'antibiotiques. Comme le rappelait alors l'URPS pharmaciens d'Île-de-France, « neuf millions d'angines sont diagnostiquées chaque année en France, entraînant 8 millions de prescriptions d'antibiotiques, alors que seulement deux millions d'angines environ sont dues aux streptocoques A ».
Les résultats encourageants observés lors de l'expérimentation conduite en Île-de-France vont finir par convaincre l'assurance-maladie et le ministère de la Santé. La prise en charge des TROD angine réalisés en officine est ainsi inscrite dans le PLFSS 2020 dans le cadre de la lutte contre l'antibiorésistance.
Rien ne semblait alors pouvoir freiner l'arrivée des TROD angine dans toutes les officines de France. Jusqu'à ce que le remboursement des TROD angine réalisés en officine, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2020, ne soit finalement reporté au 11 juillet, les textes réglementaires n'ayant pas pu être publiés assez tôt. Entre-temps, le Covid-19 est aussi passé par là et la Direction générale de la Santé (DGS) suspend leur réalisation en pharmacie à cause du risque de contamination. Après avoir participé avec succès à leur expérimentation, les officinaux d'Île-de-France, tout comme leurs confrères, devront probablement attendre le fin de l'épidémie pour voir les TROD angine se faire une vraie place en pharmacie.
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