Le volet économique des négociations conventionnelles entre la profession et l'assurance-maladie doit s'ouvrir au mois de novembre. À la lumière des mesures prévues dans le projet de loi financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ne cache pas son inquiétude et appelle d'ores et déjà ses confrères et consœurs à se mobiliser.
Au lendemain de la présentation du PLFSS pour 2024, la profession est déjà tournée vers les négociations prévues cet automne avec l'assurance-maladie, et le moins que l'on puisse c'est dire c'est que l'optimisme n'est pas de rigueur du côté des syndicats. « Je suis très inquiet par les mesures d'économies prévues dans le PLFSS, on n’identifie pas quelle ressource dans ce texte va permettre de financer les négociations conventionnelles qui vont s'ouvrir et ça, c'est assez grave », s'alarme Philippe Besset, citant notamment le milliard d'euros d'économies prévu sur le médicament. Si la prochaine négociation doit durer de novembre à janvier, et ne s'appliquera que 6 mois plus tard, la revalorisation des honoraires du pharmacien se fera bien sur le budget de 2024 et non sur celui de l'année suivante. « Je ne vois pas de signe montrant que le ministère de la Santé a pris conscience du problème économique que rencontrent les officines en post-Covid, tant au niveau du recrutement que de l'élargissement des missions, ou concernant l'affaiblissement des trésoreries de nos entreprises. Ce n'est pas un bon signal avant le début des négociations », alerte le président de la FSPF.
Pour Philippe Besset, il est désormais acquis que les discussions prochaines avec la CNAM « ne se feront pas sans heurts » et que la profession ne devra pas hésiter à se faire entendre pour obtenir ce qu'elle veut. Le président de la FSPF veut donc sensibiliser les pharmaciens aux enjeux à venir et à l'importance de se mobiliser, et cela dès que possible. C'est pourquoi il a envoyé ce 29 septembre un courrier aux syndicats départementaux de la FSPF. « On ne doit pas laisser penser que la pharmacie ne doit pas être revalorisée. C'est le moment de se faire entendre. Ce courrier doit permettre de recenser les mobilisations déjà en cours sur le terrain, d'inciter les présidents départementaux à sensibiliser leurs troupes et voir si une colère monte, auquel cas, il faudra l'exprimer, explique Philippe Besset. Nous n'allons pas faire grève avant même le début des discussions, tempère-t-il. Néanmoins, on n’aura rien sans rien, il faut commencer à s'y préparer. »
En plus de la circulaire envoyée ce jour, la FSPF va lancer sur les réseaux sociaux un hashtag « #mobilisationpharmaciens », pour permettre aux officinaux qui le souhaitent d'exprimer leur avis et leurs idées sur cette mobilisation qui commence à prendre forme.
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