Selon « France 3 Bourgogne-Franche-Comté » et « France info », citant la justice, pas moins de 8 000 pharmaciens auraient accepté des cadeaux de la part d'Urgo entre 2015 et 2021.
C'est une affaire qui fait grand bruit dans le monde de l'officine. La semaine dernière, les Laboratoires Urgo, qui ont reconnu les faits, ont été condamnés pour avoir offert des cadeaux à des pharmaciens, en contrepartie de l'abandon de remises commerciales. « Le tribunal judiciaire de Dijon a en conséquence prononcé une amende d’un montant total de 1,125 million d’euros à l’encontre des entités concernées du groupe Urgo et confirmé les saisies pénales de plus de 5,4 millions d’euros déjà entreprises », a précisé la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), dans une note publiée le 27 janvier.
Ce mardi, on en apprend un peu plus sur l'ampleur de l'affaire. Selon les affirmations de « France 3 Bourgogne-Franche-Comté », le montant des cadeaux offerts aux pharmaciens par Urgo entre 2015 et 2021 s'élève à 55 millions d'euros. En tout, 8 000 officinaux auraient bénéficié de ces avantages en nature pendant cette période. Interrogé par la chaîne de télévision locale, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) explique que l'entreprise pharmaceutique basée à Dijon proposait « des frigos, des télés, des cafetières, des voyages, du champagne, plein de choses… », en échange d'abandon de remises sur leurs produits. « Les remises faisaient 200 euros, donc vous aviez droit à un objet de 200 euros », explique-t-il. Le président de l'USPO affirme de son côté avoir toujours refusé ce type de pratiques, qu'il assimile à un « vol du fisc ». « On transforme une somme fiscalisée en un objet qui ne l'est pas. C'est voler l'État », estime-t-il. Selon la justice, citée par « France info », des officinaux auraient reçu pour plus de 80 000 euros de cadeaux, sans les déclarer. L'antenne locale de « France 3 » va même jusqu'à avancer le chiffre de 120 000 euros pour les pharmaciens les mieux récompensés.
Cette pratique, qui contrevient à la loi anti-cadeaux adoptée en 1993, pourrait coûter cher aux pharmaciens qui ont le plus profité des avantages en nature proposés par Urgo. La loi prévoit en effet une peine théorique d'un an de prison et une amende de 75 000 euros pour les officinaux qui ont accepté de participer à ce système. L'enquête est toujours en cours et la DGCCRF va poursuivre ses investigations auprès des pharmaciens impliqués.
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