Selon une information du média « Outre-mer la première », les parquets de Saint-Pierre et de Saint-Denis, sur l'île de La Réunion, enquêtent sur plusieurs pharmacies qui auraient accepté des cadeaux du groupe pharmaceutique Urgo.
Les deux autorités judiciaires de l'île estiment que plus d’une centaine de pharmaciens réunionnais auraient accepté des cadeaux venant d'Urgo, sans les déclarer, contrevenant ainsi aux dispositions de la loi anti-cadeaux. La somme totale des cadeaux versés à ces officinaux serait proche du million d'euros. Toujours selon le média ultramarin, les parquets de Saint-Pierre et de Saint-Denis doivent maintenant décider des suites à donner sur le plan judiciaire. Ils collaborent pour cela avec le pôle concurrence, consommation et répression des fraudes de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS). « Les suites déjà engagées, et envisagées pour les prochaines personnes mises en cause, pourront prendre la forme d'une alternative aux poursuites, d'une convocation en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), comme ce fut le cas pour le groupe Urgo, d'une convocation en audience publique devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis ou de Saint-Pierre, notamment à défaut de reconnaissance des faits », ont détaillé les deux parquets.
En janvier 2023, deux filiales du groupe pharmaceutique Urgo avaient été condamnées à une lourde amende pour avoir offert des cadeaux à des pharmaciens, en contrepartie de l'abandon de remises commerciales. Le tribunal judiciaire de Dijon avait prononcé une amende d’un montant total de 1,125 million d’euros à l’encontre des entités concernées du groupe Urgo et confirmé les saisies pénales de plus de 5,4 millions d’euros déjà entreprises. Le montant des cadeaux offerts aux pharmaciens par Urgo entre 2015 et 2021 était estimé à 55 millions d'euros. En tout, 8 000 officinaux auraient bénéficié de ces avantages en nature pendant cette période. La loi prévoit une peine théorique d'un an de prison et une amende de 75 000 euros pour les officinaux qui ont accepté de participer à ce système.
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