Le naturopathe Éric Gandon a été mis en examen par le parquet de Tours le jeudi 12 janvier après les décès de trois personnes ayant participé à des « cures hydriques » qu'il avait organisées.
Éric Gandon, naturopathe, est accusé d’homicide involontaire, d'abus de faiblesse, de mise en danger de la vie d’autrui et d'exercice illégal des professions de médecin et de pharmacien. En détention préventive, il encourt jusqu'à trois ans de prison. Le naturopathe a organisé des cures hydriques au cours desquelles 3 participants sont décédés. Les faits qui lui sont reprochés ont eu lieu entre juillet 2020 et janvier 2023.
Le prévenu fait la promotion de sa méthode sur son site Web et sa chaîne Youtube, tenue par son fils de 25 ans. Ce dernier a également été mis en examen, pour exercice illégal des professions de médecin et de pharmacien. Il est actuellement sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'exercer toute activité en lien avec le jeûne et la naturopathie.
Durant ces stages d'une à six semaines, facturés « plusieurs centaines, voire milliers d'euros, sans prise en charge des frais d'hébergements », les participants jeûnaient complètement, sans absorber « d'aliments solides » et ce, sans le moindre suivi médical, selon le procureur de la République de Tours, Grégoire Dulin. « Les séjours étaient jalonnés de temps d'échange et de diverses occupations en lien avec la médecine parallèle et l'ésotérisme proposés par des intervenants extérieurs » et « certaines prestations donnaient lieu à la perception d'une commission supplémentaire » par Éric Gandon, ajoute le parquet.
Durant l'un de ces événements, organisé dans un château à Noyant-de-Touraine (Indre-et-Loire), une femme de 44 ans a trouvé la mort, le 12 août 2021. C’est son décès qui déclenchera l'enquête contre le naturopathe qui, malgré ce drame, continuera d'organiser des stages, y compris après les arrêts d'interdiction de la préfecture.
L'information judiciaire à Tours a corrélé ces séances à la mort de deux autres personnes : un homme âgé d'une soixantaine d'années, mort le 18 juillet 2020, un mois après avoir participé à un stage organisé en Vendée alors qu'il souffrait d'un cancer en phase terminale, et une jeune femme décédée le 15 mars 2022, un an après avoir suivi des formations organisées par Éric Gandon alors qu'elle souffrait d'un cancer du foie et était en arrêt de traitement.
Par ailleurs, les plaintes de deux personnes qui considèrent que leur santé a été fragilisée par ces stages, ont été ajoutées au dossier.
Éric Gandon et son fils, sans antécédents judiciaires, contestent l'intégralité des faits qui leur sont reprochés, indique le parquet.
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