Un médecin du Val-de-Marne soupçonné d'avoir vendu au moins 220 faux passes sanitaires, ses complices présumés et une vingtaine d'acheteurs ont été placés en garde à vue le 23 novembre. Dans le même temps, en Belgique, la justice enquête sur un médecin soupçonné d'avoir enregistré 2 000 fausses vaccinations anti-Covid.
Le plus souvent, ce sont des personnes employées dans des centres de vaccination qui sont incriminées dans les fraudes de passes sanitaires. Mais cette fois-ci, en France comme en Belgique, ce sont des médecins qui sont à l'origine de ces faits.
Le médecin français, âgé de 56 ans, est installé à Joinville-le-Pont, au sud-est de Paris. Il est soupçonné d'avoir vendu au moins 220 faux passes, pour un prix affiché à 1 000 euros pièce. Ses complices présumés, une femme de 53 ans et un homme de 49 ans, ont été également interpellés, respectivement dans le Val-de-Marne et en Bretagne, puis placés en garde à vue, dans le cadre d'une enquête dirigée par le parquet de Créteil pour « escroquerie aggravée » et « faux administratifs ».
L’affaire remonte à juillet dernier, moment où les enquêteurs de la Sûreté territoriale du Val-de-Marne ont été alertés de l'existence d'un compte Snapchat proposant des faux tests PCR et de faux passes sanitaires. Leurs investigations ont démontré que les patients ne sont jamais venus au cabinet. Les enquêteurs soupçonnent le médecin de fraude auprès de la Sécurité sociale dans au moins trois départements (Seine-Saint-Denis, Paris et Val-de-Marne). La vingtaine de clients placés en garde à vue, tous majeurs, ne serait pas spécialement opposée à la vaccination. C'est la période d'été qui aurait motivé leurs achats frauduleux : « Certains pays demandaient un cycle vaccinal complet et ils ont payé des prix exorbitants pour partir en vacances », avance la source policière.
Dans le même temps, la justice belge enquête sur un médecin soupçonné d'avoir enregistré 2 000 fausses vaccinations anti-Covid, la fraude « la plus grave à ce jour dans la gestion de la pandémie en Belgique », selon Christie Morreale, la ministre wallonne de la Santé. Ce praticien de la partie francophone du pays aurait offert ses services aux quatre coins de la Wallonie, parfois en se faisant rémunérer pour des injections qui n'avaient pas lieu : selon Christie Morreale, il est impossible qu'un seul médecin ait pu vacciner autant de monde dans tant d'endroits différents. L'objectif était de faire bénéficier le patient d'un passe sanitaire lui permettant d'échapper aux restrictions en vigueur. Un juge d'instruction du tribunal de première instance du Hainaut (sud) a été saisi d'une enquête pour « faux » et « fraude informatique ». Le médecin risque, pour la seule incrimination de « faux », jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.
Quant aux personnes qui ont bénéficié de la fraude, elles sont également passibles de poursuites judiciaires, a précisé la ministre de la Santé. Dans un premier temps, leur passe sanitaire a été suspendu et elles vont être contactées pour se voir proposer une vaccination en bonne et due forme.
Avec l'AFP.
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