Le parquet de Paris a ouvert une nouvelle enquête judiciaire sur les causes d'un AVC survenu chez un volontaire de l'essai clinique mené à Rennes il y a un an.
Marqué par le décès de Guillaume Molinet le 17 janvier 2016, l'essai clinique mené à Rennes par Biotrial pour le compte du laboratoire portugais Bial connaît un nouveau rebondissement (voir également notre article « abonné » sur le sujet). Selon des informations révélées par « Le Figaro », le pôle de santé publique du parquet de Paris a ouvert en août dernier une enquête préliminaire pour blessures involontaires après qu'un participant à l'essai clinique a fait un AVC. Cette nouvelle enquête est distincte de l'instruction en cours sur les circonstances de l'essai clinique de Rennes.
Le volontaire, un ancien gendarme du nom de Patrick Ollive, faisait partie d'une autre cohorte que celle impliquant Guillaume Molinet. Ce dernier appartenait à la cohorte testant un dosage de la molécule BIA 10-2474 à 50 mg début janvier 2016, tandis que Patrick Ollive était inclus dans une cohorte testant le médicament à un dosage de 10 mg, en novembre 2015. Après le drame, il a passé, comme d'autres volontaires, une IRM cérébrale préventive à la demande de Biotrial. L'examen a mis en évidence des lésions en lien avec un « accident cardiovasculaire non récent ».
« Le Figaro » rappelle que le Pr Gilles Edan, chef du pôle neurosciences du CHU de Rennes, avait identifié « un hypersignal (...) dans le territoire de l’artère cérébrale postéro-inférieure pouvant correspondre à un accident ischémique non récent ». Mais « Le Figaro » a soumis l’IRM à quatre experts (deux neuroradiologues, un biophysicien, le professeur de neurologie Alain Privat) qui affirment que l'AVC de Patrick Ollive a eu lieu deux mois avant la réalisation de l’IRM, « soit au moment où il se trouvait dans les locaux de Biotrial pour tester le BIA 10-2474 ». Le quotidien a publié ces déclarations le 13 mai dernier. Dix jours plus tard, le chef du service d’imagerie du CHU de Rennes notait la « présence d’une lésion ischémique récente cérébelleuse inférieure droite ».
Convaincu que son AVC est une cause directe de l'essai clinique, le plaignant a demandé à se constituer partie civile dans l'information judiciaire en cours. Sa demande a été rejetée par les juges, conformément aux réquisitions du parquet, qui a néanmoins ouvert une enquête pour déterminer si cet AVC pouvait être lié à la prise de la molécule BIA 10-2474 et être daté. Les investigations ont été confiées à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes.
Avec l'AFP.
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