Bien qu’assez éloigné de la pharmacie, un arrêt de la Cour de justice européenne de Luxembourg, prononcé le 21 septembre, pourrait mettre du baume au cœur aux pharmaciens européens, qui redoutent une « libéralisation » accrue de leur secteur au nom de la libre circulation. En effet, la Cour vient de débouter des prothésistes dentaires qui souhaitent pratiquer des soins à Malte, ce que les autorités maltaises leur avaient refusé. Les prothésistes plaignants avaient mis en avant les traités européens, car ils peuvent effectuer des soins dans certains pays, mais ont été déboutés car Malte, comme de nombreux autres États, réserve les activités thérapeutiques aux seuls dentistes.
Cet arrêt est important pour l’ensemble des professionnels de santé de l’UE, car il réaffirme la primauté du droit national sur le droit européen dans la protection de la santé. Alors que la Cour européenne avait toujours rappelé ce droit, notamment pour protéger le monopole et les règles nationales d’installation des pharmaciens, elle avait infléchi sa position, le 19 octobre 2016, en autorisant les pharmacies virtuelles hollandaises à proposer des rabais sur les prescriptions vendues par correspondance en Allemagne. Ce nouvel arrêt laisse supposer que la Cour revient à ses positions d’origine, ce qui est de bon augure face aux coups de boutoir des partisans du libéralisme qui souhaitent utiliser l’Europe pour faire voler en éclat les règles nationales de répartition et d’exercice.
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