L’HISTOIRE de la police scientifique a connu, au début du XXe siècle, une première révolution avec l’utilisation des empreintes digitales comme moyen d’identification criminelle. Des chercheurs néerlandais sont en train de lui offrir l’occasion d’une seconde révolution. « Ce n’est pas le Saint-Graal dans le domaine des empreintes digitales, relativise Marcel de Puit, de l’Institut médico-légal néerlandais (NFI), mais c’est une découverte très importante. » Ses travaux visent en effet à permettre, dans un avenir proche, à déterminer assez précisément l’ancienneté d’empreintes digitales relevées sur une scène de crime. Et l’enjeu est de taille. Imaginez : les empreintes d’un voisin sont retrouvées après un cambriolage dans un appartement. Cela permet-il de suspecter cette personne d’avoir commis le vol ? Oui peut-être, si les empreintes sont contemporaines de l’effraction, non si elles ont plusieurs semaines, mois, voire années et qu’elles ont été laissées là lors d’une visite de courtoisie…
Techniquement parlant, c’est la composition chimique de l’empreinte organique laissée (sébum et sueur), qui sera analysée. En effet, explique Marcel de Puit, les teneurs en cholestérol, acides aminés et autres protéines évoluent dans le temps. Certains composants disparaissent lorsque l’empreinte « vieillit ». En pratique, les scientifiques mesurent le ratio de concentrations de ces différents éléments chimiques les uns par rapport aux autres pour aboutir à l’âge de la trace digitale. Pourra-t-on un jour dater précisément par cette technique les traces de mains laissées sur certaines peintures rupestres ? Pas sûr qu’on n’atteigne pas alors les limites de la méthode…
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