Ce ne sont pas 620 mais 625 lots de laits infantiles qui ont fait l'objet d'un rappel en raison de risques de contamination par des salmonelles. Lactalis et les services de l'État se renvoient la balle sur l'oubli initial de ces cinq lots, oubli qui alimente la plainte déposée aujourd'hui par un jeune père de famille.
Pour Quentin Guillemain, dont la fille de 3 mois consommait l'un des laits faisant l'objet d'un rappel de lots, sans pour autant avoir été malade, c'est un scandale. Très en colère, il avait déjà annoncé qu'il allait porter plainte contre Lactalis et contre son pharmacien. Parce que sa fille, allergique aux protéines de lait de vache, buvait du lait Picot Junior et qu'il a découvert l'alerte sur ce lait par hasard, dans la presse. Ce qu'il ne digère pas ? Que le retrait de ce lait délivré sur ordonnance n'ait pas poussé son pharmacien à le contacter. Pire, il accuse le professionnel de santé d'avoir fait preuve de légèreté puisqu'il aurait vu l'alerte dès le 2 décembre mais n'aurait pas jugé utile de prévenir la famille.
C'est pourquoi Quentin Guillemain a déposé plainte ce matin auprès du pôle santé publique du parquet de Paris pour mise en danger de la vie d'autrui et non assistance à personne en danger. Ce même jour il dépose les statuts d'une association de familles de victimes pour fédérer le millier de familles qui l'a contacté, obtenir des réponses et peut-être mener une action collective devant la justice. C'est d'ailleurs par l'un de ces contacts que le jeune papa a découvert l'existence de cinq lots supplémentaires faisant l'objet d'un retrait « via un document de l'Ordre des pharmaciens transmis par une mère » qui ne faisaient pas partie de la liste mise à disposition le 10 décembre par le ministère de l'Économie.
Samedi, la direction de Lactalis et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont confirmé que cinq lots ne figuraient pas dans la liste initiale du 10 décembre. Lactalis affirme que ces cinq lots figuraient bien dans la liste qu'il a transmis à la DGCCRF mais ont été « omis dans l'arrêté ministériel du 10 décembre », c'est pourquoi il a « renvoyé ces éléments-là à l'ensemble des 21 000 pharmaciens et grossistes » le 12 décembre. À la DGCCRF, on réfute la présence de ces 5 lots dans la première liste transmise par Lactalis, ce qui explique leur absence dans l'arrêté ministériel. La DGCCRF ajoute que « Lactalis a procédé volontairement le 13 décembre au retrait-rappel de cinq nouveaux lots de produits infantiles produits sur son site de Craon ».
Avec l'AFP.
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