Aperçu récemment dans le très controversé documentaire « Hold-up », Jean-Bernard Fourtillan, pharmacien aujourd'hui à la retraite, a été interpellé et placé en détention il y a quelques jours dans le cadre de l'affaire des essais cliniques clandestins menés par le « Fonds Josefa », obscure organisation qu'il a co-fondé avec le Pr Henri Joyeux, figure du mouvement anti-vaccin.
Des expérimentations menées en toute illégalité dans une abbaye située près de Poitiers sur 350 patients souffrant de troubles du sommeil et atteints pour la plupart de la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer. Ces "travaux scientifiques", interrompus par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en septembre 2019, avaient conduit le Conseil national de l'Ordre des médecins à poursuivre les deux professionnels de santé pour « charlatanisme » et « exercice illégal de la médecine ».
Comme l'a révélé « France 3 Occitanie », Jean-Bernard Fourtillan a été interpellé dans le cadre de l'enquête sur ces essais cliniques illégaux le 7 décembre, puis placé en détention provisoire à Nîmes, dans le Gard. Quelques jours plus tard, suite à un examen médical, il a été interné dans un centre psychiatrique à Uzès. Une décision purement médicale qui suscite l'ire des partisans de Jean-Bernard Fourtillan. Ces derniers dénoncent un « internement abusif » et appellent à la mobilisation sur les réseaux sociaux. Selon eux, cette mesure n'aurait pour but que de réduire au silence un homme qui « dérange par ses paroles et son travail qui ne reflètent pas la ligne officielle en termes de méthodes de lutte contre le Covid-19 », a ainsi affirmé le naturopathe Jean-Philippe Labrèze, l'un de ses plus fervents défenseurs, dans les colonnes du « Midi Libre ».
Âgé de 77 ans, le pharmacien retraité jouit d'une certaine notoriété depuis ses accusations à l'encontre de l'Institut Pasteur qui aurait, selon ses dires*, fabriqué dans ses laboratoires le nouveau coronavirus. Des accusations pour le moins farfelues qui ont tout de même séduit les adeptes des théories les plus folles sur l'origine du Covid-19. Des adeptes prêts à tout pour plaider la cause de Jean-Bernard Fourtillan et obtenir sa « libération ». L'accueil téléphonique du centre psychiatrique d'Uzès reçoit ainsi des dizaines d'appels chaque jour venant de personnes qui n'hésitent pas à insulter les standardistes. Un homme aurait même menacé de déposer une bombe devant l'établissement. Une soixantaine de personnes ont également manifesté devant l'entrée du centre psychiatrique samedi dernier pour dénoncer l'internement de Jean-Bernard Fourtillan.
Toujours selon le « Midi Libre », citant le procureur de la République de Nîmes, Jean-Bernard Fourtillan n'a pas entrepris de recours contre la mesure d'hospitalisation dont il a fait l'objet. Il doit prochainement être reçu en audience par un juge.
* L'Institut Pasteur a porté plainte contre X pour diffamation suite aux accusations de Jean-Bernard Fourtillan.
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