Plus lucratif que le trafic de drogue et tout aussi dangereux pour la santé, le trafic de faux médicaments explose, s’alarment des spécialistes à l’occasion de la journée mondiale anti-contrefaçon ce vendredi. En 2014, les douanes françaises ont intercepté plus de 2,5 millions de contrefaçons contre 35 000 en 2010. Les médicaments sont désormais en tête des produits les plus contrefaits, représentant près de 29,5 % du total des saisies. L’année 2014 a été marquée par une saisie record : les douaniers du Havre ont mis la main sur 2,4 millions de faux produits, surtout de l’aspirine, des antidiarrhéiques et des produits contre les troubles de l’érection en provenance de Chine. Ces produits, avec les amaigrissants et anabolisants, figurent parmi les plus contrefaits, explique Bernard Leroy, directeur de l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM).
Si les Français achètent à la pharmacie les médicaments remboursés par la Sécurité sociale, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers Internet pour les produits dits de confort. Or il faut rappeler que 50 % des médicaments vendus sur la Toile sont des contrefaçons. Outre Internet, ces fausses pilules venues de Chine, d’Inde ou de Hongkong se retrouvent dans un certain nombre de sex-shops et de discothèques, prévient Sébastien Cetti, chargé de l’Observatoire des médicaments de la douane. Pour lui, le but « c’est de les stopper avant leur arrivée sur le marché français ». Car ces produits présentent des risques sérieux pour la santé : ils peuvent être surdosés ou sous-dosés en principes actifs ou être des placebos sans effet.
Si l’IRACM estime que, en France, 1 % des médicaments sont contrefaits, ce trafic est un véritable fléau en Afrique. La Convention Médicrime, signée par 23 pays pour mutualiser la lutte contre les médicaments contrefaits, n’a été ratifiée que par cinq d’entre eux (Ukraine, Espagne, Hongrie, Moldavie et Guinée), selon l’IRACM. « Les États sont toujours en retard d’un coup car la lutte contre les contrefaçons n’est pas une priorité », déplore son directeur. Alertant sur ces « menaces graves », il redoute que de nouveaux outils, comme l’impression 3D, soient détournés pour fabriquer de faux dispositifs médicaux comme des valves cardiaques.
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