Picasso, génie prolifique, achetait une maison chaque fois que la précédente débordait de ses œuvres. Un électricien, jadis, fit une réparation dans le capharnaüm qui servait de logement au maître, et, en guise de pourboire, Picasso donna à l’homme 271 de ses toiles et dessins. C’est en tout cas ce que raconte l’électricien devant un tribunal qui le poursuit pour vol et recel. On voudrait tant y croire ! Le pire, dans la procédure lancée contre l’homme, âgé aujourd’hui de 75 ans, c’est qu’elle tue le rêve. Pourquoi ne pas croire à la fable ? À un Picasso non seulement auteur de milliers de chefs d’œuvre mais généreux avec les braves gens de ce monde ? D’autant que, à ce jour, l’électricien, qui dormait sur une fortune de quelque cinq millions d’euros, n’a même pas essayé de vendre un seul dessin. Qu’est-ce qu’il comptait en faire au soir de sa vie ? Les contempler, comme ces milliardaires qui achètent des toiles volées dans les musées ? Ou se répéter à l’infini que, décidément, Picasso était un chic type ?
HUMEUR
Pourboire
Publié le 12/02/2015
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RICHARD LISCIA
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3153
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