Trois préparateurs en pharmacie de l'hôpital de Vannes sont jugés depuis le 1er juin par le tribunal correctionnel de la préfecture du Morbihan. Ils sont accusés d'avoir volé près de 18 000 médicaments entre 2015 et 2018.
Psychotropes, antidouleurs, notamment du paracétamol codéiné… Pendant 3 ans, les trois préparateurs poursuivis auraient mis en place « un système très structuré », selon l'expression de l'avocate de l'hôpital de Vannes, afin de soustraire à des fins personnelles plusieurs milliers de médicaments du stock de la pharmacie hospitalière. Selon le journal « Le Télégramme », qui a suivi le premier jour du procès le 1er juin, le vol est évalué à 12 000 comprimés et 5 900 gélules. À la barre, l'une des trois prévenues a expliqué comment elle et ses collègues ont procédé. « J’attribuais ces médicaments à un service qui en fait ne les recevait jamais. Chacun se servait. Je ne peux évaluer les quantités que j’ai volées. C’était pour mes propres besoins et ceux de mon mari », s'est justifiée cette préparatrice.
Les trois prévenus l'affirment, ils n'ont jamais cherché à revendre les médicaments dérobés. « J’ai un traitement antidouleur depuis dix ans. J’avais pourtant des ordonnances pour aller chez des pharmaciens libéraux. Mais je me servais aussi à l’hôpital car les boîtes de comprimés étaient plus grosses. J’ai aussi sorti des médicaments pour des collègues. Aujourd’hui cela me semble aberrant et j’en ai honte, mais c’était la pratique à l’époque. L’essentiel a été pour ma consommation personnelle. J’étais addict car je n’arrivais pas à dormir », détaille l'une des accusées, dans des propos rapportés par « Le Télégramme ». Des pratiques qui auront donc perduré pendant 3 ans jusqu'au jour où un inventaire quotidien, décidé par le chef du service, et une enquête de police ont révélé le pot aux roses.
Si les avocats de la défense ont souligné le laxisme de la direction de l'hôpital et rappelé que le système n'avait pas profité qu'aux trois préparateurs jugés, mais aussi à d'autres agents, la procureure s'est montrée sévère avec les prévenus. « Sans un logiciel performant, ces préparateurs savaient qu’ils pouvaient modifier les commandes des différents services sans possible traçabilité. La faute n’est pas celle de l’hôpital mais de ces agents qui ont abusé. Voler pour se soigner n’est pas une raison », a-t-elle argumenté.
Le verdict sera rendu le 22 juin. Des peines de trois, six et huit mois de prison avec sursis ont été requises à leur encontre, avec interdiction d’exercer en tant que préparateur à l’hôpital pendant cinq ans.
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