Un médecin de 64 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire pour escroquerie, vente illégale de psychotropes et participation à un trafic de médicament. L’homme a effectué plusieurs dizaines de prescriptions de prégabaline et de buprénorphine, au point d’en devenir le premier prescripteur en Haute-Garonne, devant les hôpitaux du département.
Le jeudi 1er février 2024 à Toulouse, un médecin âgé de 64 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire pour « aide au mésusage ou à l’abus de médicament », « escroquerie au préjudice d’un organisme chargé d’une mission de service public », (ici l’assurance-maladie), et « cession ou offre illicite de substance psychotrope » ainsi que pour suspicion de trafic de médicaments.
Les agissements du médecin ont été mis en évidence suite à l’arrestation par la police de Toulouse, en janvier 2023, d’un individu qui vendait illégalement de la prégabaline et qui avait sur lui une ordonnance provenant de son cabinet médical. En menant leur enquête, les policiers ont constaté que le médecin enchaînait les prescriptions de prégabaline et de buprénorphine à un rythme industriel.
« Il était le premier prescripteur de prégabaline sur le département de la Haute-Garonne au cours de l'année 2022, devant les deux hôpitaux publics de Toulouse, le CHU Rangueil et le CHU Purpan réunis, ainsi que le premier prescripteur de Subutex du département », indique Samuel Vuelta-Simon, procureur de la République de Toulouse, cité par le média « Actu Toulouse ».
Plusieurs dizaines de prescriptions de ces deux médicaments dépassaient « très largement la posologie maximale quotidienne », a relevé le Parquet. Des pharmacies avaient déjà exprimé leur mécontentement concernant ces prescriptions hors des clous. En novembre 2023, la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) de la Haute-Garonne porte donc plainte contre le médecin.
L'enquête a permis de déterminer que le généraliste n’auscultait même pas ses patients. L'un d'entre eux a expliqué, selon le Parquet, qu'il ne venait que pour se fournir en ordonnances dans le but de revendre les médicaments une fois délivrés (entre 1,50 et 3 euros le comprimé de prégabaline), ce dont le médecin était, selon lui, parfaitement au courant. Son cabinet médical a été définitivement fermé suite à sa mise en examen.
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