Le média « actu.fr » relate le cas d’une médecin généraliste du Mans qui vient d’être entendue par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins des Pays de la Loire. La praticienne avait prescrit un traitement à base de gui ne bénéficiant d’aucune AMM en France à une femme atteinte d’un cancer.
La patiente, âgée de 81 ans, souffrait d’un cancer métastatique du poumon et refusait tout traitement, raconte « actu.fr ». Cette femme, qui avait semble-t-il perdu tout espoir dans son combat contre la maladie, s’est vue prescrire un traitement très particulier par une généraliste qui n’était pas son médecin traitant. Iscador, le produit en question, est une solution injectable à base de gui. Ce médicament phare de l’anthroposophie, une médecine alternative particulièrement sulfureuse, est présenté sur certains sites comme une thérapie « de complément à la chimiothérapie », susceptible « d’augmenter la qualité de vie » voire de « prolonger la durée de vie » du patient atteint d’un cancer. Problème, Iscador, auparavant distribué par l’entreprise Weleda sous le nom « Viscum album fermenté », n’est plus autorisé à la vente en France depuis 2018, son efficacité n’ayant jamais pu être démontrée. Il n’est pas non plus sans danger pour les patients comme l’avait notamment montré une enquête de « Sciences et Avenir » en 2019.
Malgré l’interdiction de sa vente en France, la généraliste a donc décidé de prescrire Iscador à sa patiente, qui a pu se le procurer sur Internet. C’est l’infirmier chargé d’administrer le produit qui a lancé l’alerte et même sollicité la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. La praticienne, qui estimait le produit reconnu et sans danger a dû répondre des faits de « prescription illégale » et « potentiellement dangereuse », comme le précise l’intitulé de la plainte déposée le 9 octobre 2023 par le conseil de l’Ordre des médecins de la Sarthe. Convoquée le 22 mai par la chambre disciplinaire de l’Ordre régional des médecins des Pays de la Loire, elle attend désormais de connaître sa sanction. Le jugement, mis en délibéré, sera connu dans les prochaines semaines. La patiente, elle, est aujourd’hui décédée.
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