« C’EST une très grande victoire de la pharmacie sur la grande distribution ! » Daniel Buchinger, président d’Univers pharmacie et de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) ne cache pas sa joie lorsqu’il évoque la condamnation en appel de la société GALEC (groupement d’achat des centres Leclerc) pour publicité trompeuse pour le consommateur et dénigrante pour Univers pharmacie. Les pharmaciens avaient en effet assigné Leclerc en justice, suite à une publicité comparative qui prétendait que les produits de parapharmacie Leclerc étaient moins chers qu’en pharmacie. Le 12 juin, la Cour d’appel de Colmar a confirmé l’arrêt de première instance, en estimant que la méthodologie utilisée dans l’étude comparative de Leclerc était fallacieuse et était employée pour induire volontairement le consommateur en erreur. « La publicité en cause omet de mentionner que les 116 produits ont été choisis sur la base de critères définis par la société Leclerc et qu’elle était donc de nature à induire en erreur par son apparence un peu ambiguë un nombre significatif de consommateurs », indique le jugement. Les juges notent « le caractère erroné » des relevés de prix en raison d’une erreur d’identification qui a, selon eux, « faussé assez nettement les résultats du comparateur de prix ». Ils confirment donc la condamnation de la société GALEC « à payer 200 000 euros de dommages et intérêts à la société Univers pharmacie et 60 000 euros de dommages et intérêts à l’association UDGPO ».
Pied de nez à l’UFC.
Pour Daniel Buchinger, « ce jugement démontre qu’il n’est pas prouvé que chez Leclerc c’est moins cher ». Il indique que « la méthodologie de la comparaison de prix était erronée : elle se basait sur un échantillon de 116 produits en faisant croire qu’il était représentatif de l’ensemble des produits ». Notant que la réalisation de l’enquête a déjà coûté 500 000 euros à Leclerc, qui avait dû acheter tous les produits, il souligne que « s’ils veulent demain recommencer avec un échantillon de produits plus large, cela leur coûtera beaucoup plus cher ». Selon lui, cela signifie que « demain, Leclerc ne pourra plus faire de relevés de prix ». Daniel Buchinger souligne que « c’est la première fois qu’une petite corporation comme la pharmacie arrive à obtenir justice contre la grande distribution. C’est aussi un pied de nez à l’enquête de l’UFC-Que choisir, car un juge a déclaré que Leclerc avait trompé le consommateur. Donc, cela remet en cause la suggestion de lui confier la vente de médicaments ». Le président d’Univers pharmacie estime que cette victoire « donnera aux pharmaciens les outils pour se défendre contre les prédateurs ». Et il appelle désormais l’ensemble des pharmaciens à s’unir « pour des grandes causes telles que celle-ci. C’est un combat dans l’intérêt de tous les officinaux, membres ou non d’un groupement », conclut-il.
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