UN SIMPLE avertissement a été adressé à ce pharmacien dont l’officine s’est retrouvée associée, sans en être prévenue, à une opération de promotion commerciale locale d’un organisme pour le personnel. La citation de -10 % de remise sur internet a été effacée. Pour cet autre officinal, qui s’est vu infliger 15 jours d’interdiction d’exercer après quelques échanges musclés avec les chauffeurs livreurs d’un répartiteur, l’affaire pourrait se poursuivre au pénal. Mais l’affaire qui, incontestablement, a le plus retenu l’attention, ce 20 octobre, dans le cadre solennel du tribunal administratif de Rouen dirigé par le juge Define, était celle concernant la nouvelle pharmacie Lafayette du Théâtre.
Lafayette au cœur des débats.
Les plaintes déposées par la présidente du CROP de Rouen contre la nouvelle pharmacie Lafayette du Théâtre, ont été soigneusement examinées. Le rapporteur pharmacien de l’Ordre, Jean-Christophe Larant, a instruit le dossier. Il est représentatif à ses yeux de multiples non-respects des règles déontologiques régissant la profession. « Cette chambre de discipline a pour rôle d’appliquer les réglementations existantes telles qu’elles sont, et non à se poser des questions sur d’éventuelles évolutions proches ou futures de celles-ci », a déclaré en substance le rapporteur en guise de conclusion.
Il est reproché à la pharmacienne titulaire de l’officine Lafayette du Théâtre, Sophie de Alexandrie, d’avoir bénéficié des retombées d’un dossier de presse du groupement Lafayette largement distribué dans les journaux locaux et régionaux, gratuits et payants (« Tendance Ouest », « Côté Rouen » et « Paris Normandie »). Son contenu qui présentait les avantages, essentiellement financiers, que les publics allaient trouver dans la nouvelle pharmacie a été repris par ces derniers.
« Les journalistes on fait leur métier. Il s’agit d’un événement local dont ils ont décidé d’assurer la couverture. » L’avocate représentant Madame de Alexandrie explique que sa cliente n’a jamais distribué de dossier de presse et toujours fait très attention à bien respecter les principes déontologiques en matière de communication. « Il lui a même été reproché d’avoir ouvert un compte Facebook dont personne n’a pu prouver l’existence », poursuit l’avocate de Sophie de Alexandrie.
Savoir bien gérer ses vecteurs de communication.
En revanche, la pharmacienne admet avoir commis une erreur en laissant les caméras du service public de la télévision entrer dans sa pharmacie pour y tourner des images et recueillir des témoignages. « Il est vrai que j’aurai dû m’opposer à leur visite. Mais je ne l’ai pas fait immédiatement à cause de la pression qui régnait lors de l’ouverture de la pharmacie. J’ai même écrit à la chaîne pour leur faire part de mon désaccord quant à la diffusion de ce reportage. »
La chambre de discipline ne trouvera visiblement pas ces explications suffisantes, d’autant plus que le reportage diffusé sur « France 3 Haute Normandie » incluait une longue intervention d’Hervé Jouves, le directeur général du groupement Lafayette expliquant les bien fondés du groupement et les avantages multiples que la clientèle pouvait en tirer notamment en matière de prix.
Sophie de Alexandrie, finalement considérée comme responsable de ce reportage, se verra donc condamnée à une semaine d’interdiction d’exercer avec sursis de deux ans par la chambre de discipline. Cette décision sera inscrite sur son dossier et sera effacée au bout de 24 mois si elle ne commet à nouveau une erreur du même type.
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