« C’EST UNE MAGNIFIQUE VICTOIRE ! » Le président du groupement Univers Pharmacie et de l’UDGPO, Daniel Buchinger, ne cache pas sa joie. Dans l’affaire qui l’opposait au groupement d’achat des centres Leclerc (GALEC), le tribunal de Colmar lui a donné gain de cause le jeudi 9 février. Leclerc est condamné pour publicité trompeuse pour le consommateur et dénigrante pour Univers Pharmacie.
L’histoire remonte à la fin de l’année dernière. Leclerc publie une étude comparative sur 116 produits de parapharmacie en vente dans différentes enseignes marchandes et en pharmacie. Les résultats de l’enquête lui sont très favorables et il choisit d’en faire une campagne publicitaire dans la presse grand public. Mais, très vite, des groupements de pharmacie s’élèvent contre la méthode utilisée ; la publicité doit être modifiée. Univers Pharmacie ne s’arrête pas là et attaque en justice, soulignant au passage qu’il y avait 68 % d’erreurs dans le panel d’officines utilisé. Le jugement rendu la semaine dernière lui donne raison.
Le tribunal a jugé que le panel de produits choisi n’est pas représentatif et ne constitue pas un panier de produits usuels. « Le juge a estimé que l’on ne pouvait se moquer impunément du consommateur : une telle étude tronquée altère le comportement économique du consommateur », précise Daniel Buchinger.
L’impact médiatique de cette campagne est important et porte un préjudice proportionnel à Univers Pharmacie. Le juge a d’ailleurs souligné que pharmaciens et groupements « ne peuvent, contrairement aux enseignes marchandes, faire de la publicité auprès du public ». Le GALEC est condamné à indemniser Univers Pharmacie à hauteur de 210 000 euros et l’UDGPO à hauteur de 70 000 euros. Il a aussi l’obligation de publier le jugement dans quatre journaux, « dans un souci de protection du consommateur ».
En outre, le GALEC et la société BIPE, qui a réalisé l’étude, avaient assigné Celtipharm en garantie, société auprès de laquelle ils se sont procuré les fichiers de pharmacies. Tous deux ont été déboutés de leur demande et condamnés à payer 20 000 euros à Celtipharm.
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