Durant le premier confinement, un pharmacien lyonnais avait été placé sous contrôle judiciaire et interdit d'exercice pendant deux mois pour avoir vendu près de 1 700 masques à une époque où ces derniers, en pénurie, étaient réquisitionnés par l'État. Il vient d'être condamné à 4 000 euros d'amende, pour moitié avec sursis, par le tribunal correctionnel de Lyon.
L'histoire débute en mars 2020, quelques jours avant l'instauration du confinement. L'épidémie de Covid-19 prend de l'ampleur, de nombreux Français tentent de se procurer des masques qui font cruellement défaut et les pharmaciens se voient dans l'interdiction de les commercialiser. Un décret impose, en effet, la réquisition de tous les masques de protection. Ignorant l'existence de ces mesures, selon ses dires, un officinal du centre-ville de Lyon va tout de même prendre le risque d'en vendre à ses patients.
Pris par la patrouille, le pharmacien fait l'objet d'une première procédure du parquet datée du 7 mars. Une sanction qui ne va pas l'effrayer. Entre le 10 et le 21 mars, malgré la parution d'un deuxième décret de réquisition, il vend en effet 1 699 exemplaires, à des tarifs parfois supérieurs au prix du marché, pour une marge totale de 1 030 euros. Démasqué une seconde fois, l'officinal est cette fois placé sous contrôle judiciaire et interdit d'exercice pendant deux mois. Le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP) intente également une procédure disciplinaire à son encontre.
Jugé par le tribunal correctionnel de Lyon le 19 janvier, le pharmacien va tenter de faire valoir ses arguments, comme le raconte « France 3 Auvergne Rhône-Alpes ». « On n'a pas cherché à se faire de l'argent. Je n'aurais jamais dû accepter de vendre ces masques mais les gens en avaient besoin. On avait du stock, qu'est-ce qu'on devait faire ? », a-t-il tenté d'expliqué ajoutant avoir été « dépassé par les événements », face à l'inquiétude de nombre de ses patients.
Accusé pat l'avocate du CNOP d'avoir « bafoué la profession », le titulaire va également être trahi par certains de ses salariés et par sa propre épouse (qui travaillait avec lui). Ces derniers ont en effet révélé aux enquêteurs qu'il était parfaitement au courant de l'interdiction alors en vigueur. Alors que le parquet avait requis une peine de trois mois de prison avec sursis, le pharmacien va finalement être condamné à une amende de 4 000 euros, pour moitié avec sursis, et devra en plus verser 3 000 euros de dommages et intérêts au CNOP.
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