La Haute Autorité de santé vient de rendre un avis favorable à la vaccination des enfants de 5 à 11 ans à l'aide du vaccin Comirnaty (Pfizer). Cependant, le Conseil d'orientation stratégique vaccinale devra encore se prononcer avant que le gouvernement donne son feu vert à la campagne de vaccination qui, le cas échéant, pourrait débuter dès cette semaine.
S'il est moindre que chez l'adulte, le rapport bénéfices/risques de la vaccination Covid des enfants 5 à 11 ans reste néanmoins positif. Ce constat conduit par conséquent la Haute Autorité de santé (HAS) à se déclarer favorable à l'administration du vaccin Pfizer aux 5,77 millions d'enfants de cette classe d'âge. Il sera proposé aux parents et ne sera pas exigible. Un avis conforme à celui rendu le 17 décembre par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE).
La HAS étaie sa position par différents éléments d'informations. Elle s'appuie tout d'abord sur les données de pharmacovigilance communiquées par la FDA (Food and drug administration) sur 7 millions d'enfants vaccinés aux USA, dont 2 millions ayant reçu les deux doses du vaccin Pfizer. « Elles sont tout à fait rassurantes », affirme la HAS. 3 233 effets indésirables ont été rapportés dont 87 % sans gravité (réactions locales). 14 myocardites ont été signalées dont 8 avérées, deux après la première dose, six après la deuxième. Un risque toutefois extrêmement rare par rapport au risque de myocardite post-infection, insistent les experts. Deux décès post-vaccinaux sont à déplorer mais ils concernent des enfants polyhandicapés ou atteints de maladie grave pour lesquels la corrélation entre le décès et la vaccination n'a pu être établie.
Au niveau individuel, un argument plaide en faveur de la vaccination de cette nouvelle classe d'âge : la forte circulation du variant omicron qui intensifie les risques de formes graves. Bien que celles-ci restent rares chez les enfants de 5 à 11 ans, 80 % d'entre elles touchent cependant des enfants sans comorbidités. Elles seront donc plus fréquentes et plus amplifiées au fur et à mesure que l'incidence du variant omicron augmentera. Les experts ont également pris en compte les risques de PIMS (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique) dans leur rapport.
Au niveau collectif, un élément déterminant est souligné par la HAS. Une bonne couverture vaccinale des 5-11 ans sera en mesure de prévenir les fermetures de classes, donc à limiter l'impact psychologique et les inégalités scolaires. En revanche, selon les modélisations de l'Institut Pasteur, la vaccination de ces enfants n'aura aucun effet sur la cinquième vague mais sera en mesure d'influer sur l'évolution des vagues ultérieures.
De manière pratique, dans sa dose pédiatrique, le vaccin sera administré par les pédiatres et les médecins traitants, en priorité aux collégiens de moins de 12 ans. Un TROD sérologique est recommandé en amont pour les enfants dont les antécédents de Covid ne sont pas caractérisés afin de limiter, en cas de résultat positif, à une seule dose le schéma vaccinal. Dans le cas contraire, un intervalle de 21 jours devra être respecté entre les deux injections.
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