Depuis le début de la pandémie, un grand pas en avant a été effectué dans de nombreuses officines européennes. Sur les 26 États membres, 16 pays ont étendu à 17 la palette des interventions pharmaceutiques. Parmi elles, la vaccination contre le Covid pratiquée dans 10 pays, dont 6 additionnent également la vaccination antigrippale, le renouvellement des traitements auquel ont été autorisés les officinaux de 6 pays, la dispensation de médicaments hospitaliers, une dérogation accordée dans 5 pays, ou encore la dispensation à domicile, un service offert dans 4 pays.
Les pharmaciens français cochent toutes ces cases. « La France est leader. Et j’ai mis tout particulièrement l’accent sur nos actions en prévention, la vaccination et le dépistage », s’enthousiasme Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui est intervenu devant ses confrères européens. Le président de la FSPF a par ailleurs insisté sur la force du dialogue conventionnel en France « qui permet d’adapter les actes en fonction des besoins de la population ». « Il s’agit d’un outil dont ne disposent pas tous les pays, tant s’en faut », remarque-t-il.
Si la plupart des pharmaciens européens ont indéniablement pris un rôle prépondérant dans leur système de santé respectif, ils n’en subissent pas moins des freins dans leur exercice quotidien. De la Mer du Nord à la Méditerranée, les ruptures d’approvisionnement constituent l’un des obstacles majeurs auxquels sont confrontés les officinaux. 65 % des organisations professionnelles signalent que la situation s’est détériorée en 2020 par rapport à l’année précédente. Un pharmacien européen passe environ 6,3 heures par semaine à résoudre des problématiques liées aux ruptures, rappelle le Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE), présidé par le Français Alain Delgutte, ancien président de la section A (titulaires) du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP).
Des avancées en vue
La substitution générique est la solution la plus répandue. Elle est pratiquée dans 21 des 26 pays, tandis que la moitié des États membres de l’Union européenne recourent aux importations. Représentant également l'officine française à Nice, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) rappelle que 912 CIP en rupture sur une durée de 233 jours ont été enregistrés en février 2021*. Autre exemple, selon un sondage de l’USPO, en juin 2019, 91 % des pharmaciens déclaraient être en rupture totale ou partielle de corticoïdes par voie orale et injectable. Sans compter, remarque-t-il, « que la chaîne d’approvisionnement dysfonctionne au point de créer elle-même une rupture alors que le médicament est disponible ».
Certes, les pharmaciens français disposent du DP Ruptures. Une source d’informations à laquelle abondent les officines et qui, comme le relate Pierre-Olivier Variot, est appelée à évoluer. Les pharmaciens pourront en effet obtenir des indications sur le délai du retour de la disponibilité du produit, voire entrer en contact directement avec le laboratoire pour s’approvisionner. « Dans l'Hexagone, nous sommes cependant encore loin de certains systèmes en vigueur chez nos confrères européens », remarque-t-il. Ainsi, les pharmaciens néerlandais disposent d’une liste les autorisant à « switcher » en cas de rupture. Et de relever « côté français, nous attendons toujours la liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) ».
* Source : Ordre des pharmaciens.
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