Les amateurs de polar ne seront pas déçus ; ceux d’histoire et de sciences non plus. Avec « Le bureau des affaires occultes » (Albin Michel), Éric Fouassier convoque le lecteur dans un univers où le crime, la médecine et la politique sont étroitement noués. Il emmène son lecteur dans la France de la Monarchie de Juillet en 1830, quelques semaines seulement après l’accession de Louis-Philippe au trône du roi des Français. « Le règne de Louis-Philippe est un vrai terreau pour écrire un roman. C’est une époque de transition politique où s’opposent des monarchistes déçus, des républicains frustrés et des bonapartistes perdus », explique l'auteur au « Quotidien ». Pour ficeler ce roman à suspense, il utilise ses atouts professionnels (Éric Fouassier est docteur en pharmacie et en droit ; il enseigne l'histoire de la médecine et de la pharmacie à l'université Paris-Saclay), faisant d'une grande découverte médicale de l'époque le nœud de l'intrigue : « Sur le plan scientifique, le XIXe siècle est passionnant. Rien que dans le domaine de la chimie, les progrès ont permis d’isoler les principes actifs comme la strychnine, la quinine ou la digitaline… et les pharmaciens se sont montrés particulièrement actifs dans ces recherches. »
La naissance d'un héros : Valentin Verne
Ce premier opus marque la naissance d’un nouveau héros, Valentin Verne. « Un clin d’œil au commissaire Valentin des Brigades du Tigre, et à l’illustre Jules Verne, le premier maître de la science-fiction », confie l’auteur. Dès le début du roman, on découvre un jeune homme sur le fil du rasoir : « Je ne voulais pas un personnage trop lisse, trop manichéen. » Solitaire et peu enclin à communiquer avec les autres, il peut faire preuve d’une grande violence comme d’une extrême compassion à l’égard de ses semblables. « Valentin Verne est surtout un homme de son temps. Sous prétexte de servir la justice et la Loi, la police de l’époque, symbolisée par le célèbre Vidocq, ne s’embarrassait pas d’une quelconque éthique. » Fraîchement débarqué au sein de la brigade de sûreté, le jeune policier doit enquêter sur de mystérieux suicides qui frappent de riches familles. Au fil de l'enquête, il nous emmène dans ce Paris où l’argent et le luxe des financiers et des industriels côtoient la misère d’un peuple qui subit le progrès plus qu’il n’en profite. « Je voulais que le Paris des années 1830 soit un personnage à part entière. La ville n’a pas encore subi les grandes transformations orchestrées par le Baron Haussmann. Elle conserve cet aspect sinueux avec ses venelles et taudis, offrant un environnement propice au crime et au mystère. »
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