Difficultés d’accès aux soins, hausse des franchises médicales, parcours de soins complexes… les Français sont perdus dans un système de santé auquel ils font de moins en moins confiance. Mais au milieu de ces considérations négatives, le pharmacien d’officine reste leur repère.
Selon NèreS (association regroupant les laboratoires qui fabriquent et commercialisent des produits de santé sans ordonnance en pharmacie), les Français n’en finissent plus de perdre confiance dans leur système de santé : -19 points en un an, avec un taux de confiance à seulement 65 % en 2024 (contre 84 % en 2023), d’après les résultats du Bulletin de santé des Français 2024*, qui dresse un état des lieux des perceptions du système de santé et des préoccupations des Français en matière de santé au quotidien, et dévoilé le 27 juin. Une dégringolade qui s’explique par un accès aux soins de premier recours jugé de plus en plus difficile (pour 68 % des Français), une hausse des franchises médicales ou encore un parcours de soins « semé d’embûches », illustre NèreS. Conséquences : les Français déclarent une dégradation de leur état de santé et se désengagent du système de santé. 50 % des personnes interrogées ont renoncé à se soigner en 2024 (+5 points par rapport à 2023).
Dans ce contexte, le pharmacien apparaît de plus en plus comme le pilier des soins de ville. Après l’augmentation des franchises médicales, plus de 4 personnes sur 10 envisagent de moins consulter pour les maux quotidiens et de se rendre directement en pharmacie pour trouver une solution, y compris pour les personnes souffrant de handicap ou souffrant de nombreux maux du quotidien. De plus, 91 % des Français interrogés jugent le pharmacien facile d’accès. « Il constitue, selon eux, une alternative efficace pour prévenir les maux du quotidien (89 %), les soigner (89 %) et les orienter vers un professionnel de santé adapté (88 %) », décrypte Luc Besançon, délégué général de NèreS. Des chiffres cependant en baisse de 3 à 5 points. En 2023, ils étaient par exemple 96 % à juger facile de se rendre en pharmacie. Cette diminution s’explique par le besoin accru d’une meilleure communication, davantage de confidentialité et d’intimité et d’une moindre fréquentation des lieux.
Le pharmacien est également le premier relais pour la téléconsultation puisque 30 % de ces consultations ont été effectuées en pharmacie, juste derrière le domicile (56 %).
De plus, les Français sont favorables à un élargissement des missions des pharmaciens : dépistage de pathologies (76 %), réalisation de consultations pour des affections courantes telles que les maux de tête, les courbatures et les problèmes digestifs.
Fort de ce constat, NèreS appelle à « formaliser une vision des soins de premier recours de demain et définir une stratégie globale pour améliorer l’accès », avec des réformes « compréhensibles » pour tous. Surtout, l’organisation des industriels réitère sa proposition de délister, sans dérembourser, plusieurs molécules (97 molécules en vente libre en France contre 131 en Espagne, 135 en Allemagne ou 146 au Royaume-Uni), et de faire du pharmacien d’officine « la porte d’entrée » pour les soins de premier recours.
*Enquête menée en ligne du 30 avril au 14 mai 2024 sur 2026 personnes de 18 ans et plus, représentatives de la population française, par Toluna Harris interactive
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