L'annonce du début de la 5e vague épidémique était déjà sur toutes les lèvres lorsque Jean-François Delfraissy s'adressait aux pharmaciens. C'était le 22 novembre à l'occasion de la 33e Journée de l'Ordre des pharmaciens. On parlait alors déjà d'accélérer la campagne de rappel vaccinal et de réveiller le réflexe quelque peu endormi des gestes barrières. Mais pour le président du Conseil scientifique Covid-19, il était aussi temps de préciser les conditions de l'arrivée prochaine en ville des antiviraux oraux.
Étendre la 3e dose de rappel du vaccin anti-Covid à l'ensemble de la population adulte ? L'objectif est clairement fixé. « Dans cette course contre la montre entre vaccins et variants, la dose de rappel est désormais nécessaire », confirme Jean-François Delfraissy. Car les vaccins protègent, certes, mais leur protection diminue chez les plus âgés et les plus jeunes, explique-t-il. Un message pas évident à faire passer sans alimenter le scepticisme des derniers réfractaires à la vaccination. Il faut donc expliquer, et expliquer encore. « Cette décroissance de l'immunité ne doit pas être comprise comme un échec de la vaccination, mais comme une perte de protection », insiste-t-il. Et le président du Conseil scientifique de rappeler : « Même si la vaccination ne protège pas à 100 % contre l'infection, les personnes vaccinées ont dix fois moins de risques de contracter une forme grave du Covid et de se retrouver en réanimation », résume-t-il. Pour diffuser ces principes, Jean-François Delfraissy compte clairement sur le relais des pharmaciens : « Vous allez être nos ambassadeurs pour expliquer cela aux Français. » Et, accessoirement, des vaccinateurs…
Un circuit de délivrance plus fluide pour le molnupiravir
Ambassadeurs et pédagogues, les officinaux sont aussi des dispensateurs. Et le Pr Delfraissy ne l'oublie pas puisque, là encore, il leur accorde sa confiance, notamment pour accompagner l'arrivée prochaine des nouveaux antiviraux anti-Covid. Dans quelques jours, les premières boîtes de molnupiravir seront en effet livrées aux pharmacies françaises. « On sait déjà que le molnupiravir est capable de réduire de 75 à 80 % les formes graves du Covid. Mais à une condition : qu'il soit administré précocement, à savoir dans les 4 à 5 premiers jours de la maladie », précise Jean-François Delfraissy. Voilà pourquoi la rapidité d'administration est cruciale. Gagner quelques jours, voire quelques heures seulement, est, dans ce contexte, précieux. Serait-il possible d'optimiser le circuit consultation médicale puis pharmacie ? « Peut-être peut-on imaginer un circuit plus fluide avec une dispensation du médicament contrôlée qui serait validée en même temps par le médecin… ». C'est l'idée lancée par Jean-François Delfraissy. Sera-t-elle retenue ?
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