Autre solution proposée dans la campagne d’immunisation des nourrissons contre les infections à VRS, le vaccin Abrysvo (Pfizer) sera disponible en pharmacie dès la semaine prochaine. Explications pratiques.
Alors que Beyfortus (nirsévimab) arrive progressivement en pharmacie via les grossistes pour un lancement de la campagne de prévention contre le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons le 29 août en ville, le calendrier pour Abrysvo, nouveau vaccin anti-VRS, se précise. « On devrait être capable de livrer dès la fin de semaine la plupart des grossistes, et on le fera. Ce qui veut dire que les officines pourront commencer à délivrer Abrysvo à partir du 2 septembre », assure David Lepoittevin, directeur de la division vaccins chez Pfizer.
Stratégie qui vise à l’immunisation passive des nourrissons par la vaccination maternelle, ce vaccin bivalent recombinant sans adjuvant vient tout juste d’obtenir son remboursement (prix de vente TTC : 196,10 euros, remboursé à 30 %). Il est administré aux mères, uniquement entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée, faute de données de pharmacovigilance supplémentaires sur le surrisque de naissances prématurées et de données d’efficacité chez le prématuré. Abrysvo s’administre de septembre à janvier.
Les doses sont à commander chez le grossiste-répartiteur. Abrysvo est délivré sur prescription médicale. Le pharmacien n’est pour l’instant pas habilité à prescrire ce vaccin ni à l’administrer, mais Pfizer « est en relation avec les autorités pour intégrer le plus rapidement possible le vaccin au calendrier vaccinal, pour pouvoir en faire bénéficier l’ensemble des prescripteurs potentiels, dont les pharmaciens », explique David Lepoittevin.
Abrysvo s’inscrit aussi dans les recommandations vaccinales déjà nombreuses chez la femme enceinte. Ainsi, il peut être administré en même temps que les vaccins antigrippaux et les vaccins anti-Covid-19 à ARNm, dont la campagne nationale de vaccination commencera en octobre. En revanche, il faudra espacer Abrysvo d’une vaccination anticoquelucheuse de 15 jours, car « les réponses immunitaires aux composants de la coqueluche ont été plus faibles lors de la co-administration par rapport à l'administration séparée », a relevé la Haute Autorité de santé (HAS).
Quant aux quantités disponibles, « Pfizer pourra mettre à disposition les doses suffisantes pour couvrir la demande, selon les projections par rapport au nombre de mamans éligibles, assure David Lepoittevin. D’après les études qu’on a pu faire auprès des mères, au préalable, on sait qu’il y a une acceptabilité importante des mamans à se faire vacciner. »
Beyfortus ou Abrysvo ?
Recommandées au même titre, la vaccination maternelle (Abrysvo) et l’immunisation passive par anticorps monoclonaux chez le nourrisson par Beyfortus sont deux stratégies de prévention des bronchiolites à VRS du nourrisson qui cohabitent. Aux parents de choisir, a conclu la HAS, en fonction des avantages et des inconvénients :
Néanmoins, l’immunisation passive avec Beyfortus est à privilégier :
- Lorsque la vaccination maternelle ne sera probablement pas efficace (nouveau-nés prématurés, intervalle de moins de 14 jours entre la vaccination et la naissance) ;
- Dans le cas d’une nouvelle grossesse chez une mère précédemment vaccinée, faute de données disponibles sur la sécurité et l’efficacité d’une dose additionnelle de vaccin ;
- Chez les femmes immunodéprimées, en l’absence de données d’efficacité et d’immunogénicité du vaccin dans cette population.
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