Conçue par les représentants des professionnels de santé de ville, y compris les deux syndicats de pharmaciens, l'ESCAP est une nouvelle forme, souple, réactive et éphémère, de soins pour des patients nécessitant une prise en charge complexe et pluridisciplinaire. Elle devrait être mise en œuvre, sous forme d'une expérimentation de trois ans, dès cette année sur l'ensemble du territoire.
L'interprofessionnalité et la coordination des soins devraient bientôt accueillir une nouvelle venue, l'ESCAP. Signe particulier, cette équipe de soins coordonnée avec le patient émane des professionnels de santé. Après plus d'un an de négociations avec l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS) à laquelle sont affiliés les deux syndicats représentatifs des pharmaciens, l'assurance-maladie s'est déclarée prête hier à présenter, dans le cadre de l'ACIP*, un avenant courant juin.
Cette expérimentation nationale s'adressera à une population cible de cinq millions de patients atteints de polypathologies chroniques de plus de 65 ans : patients diabétiques sous insuline, personnes ayant fait un AVC et ayant été hospitalisés, ou encore patients en soins palliatifs. Ils seront intégrés par un professionnel de santé (médecin, pharmacien, kiné, chirurgien-dentiste, infirmier, orthophoniste, pédicure-podologue, orthoptiste…) dans une ESCAP à condition de remplir au moins 14 des 28 items retenus dans la grille d'inclusion. En fonction de ce score, le professionnel de santé déclenchera l'intervention d'autres professionnels de santé – deux minimum - selon les besoins du patient. La présence d'un médecin traitant dans ce « cercle de soins » est obligatoire. Si un tel praticien vient à manquer dans l'entourage du patient, il sera activement recherché. Une ESCAP peut sans nul doute inciter un médecin à prendre en charge un nouveau patient car il se saura accompagné par d'autres professionnels de santé.
Soutenue par un outil numérique qui permet d'identifier les professionnels de santé, de les alerter et ensuite de communiquer avec eux, l'ESCAP est créée pour une durée limitée à la résolution de la problématique ponctuelle du patient. Une deuxième phase de l'expérimentation prévoit l'inclusion du milieu médico-social. Pour l'heure, il s'agit avant tout de convaincre les professionnels de santé d'adopter ce plus petit dénominateur commun des soins coordonnés. L'ESCAP n'est pas obligatoirement attachée à une structure de type MSP ou CPTS. Elle peut même représenter pour les professionnels encore réticents à exercer au sein d'une telle structure, un premier pas plus aisé et moins formel, comme le croit le Dr William Joubert, président de l'UNPS.
Le bureau de l'UNPS compte pouvoir obtenir de l'assurance-maladie une rémunération en deux temps. Selon elle, la rémunération des professionnels de santé devrait tout d'abord s'opérer dans le cadre du forfait structure ou ROSP propre à chaque profession. Mais ce point devrait être intégré dans un avenant à l'ACIP afin de pouvoir créer des ESCAP sans attendre sa déclinaison dans les conventions professionnelles. De même, l'UNPS souhaite que la valorisation de l'usage de l'ESCAP puisse être prévue dans le cadre général de l'ACIP. Cet appui sur l'ACIP aura pour avantage de pouvoir accélérer la création des ESCAP et de permettre de manière homogène à tous les professionnels de santé de s'emparer de ce nouvel outil de coordination. Pour l'heure, l'assurance-maladie a fixé à 20 le nombre d'ESCAP auxquelles devrait participer un professionnel de santé pour prétendre à une rémunération. Un nombre pour le moins arbitraire. Car s'il semble réaliste pour des médecins, pharmaciens ou infirmiers, il peut être moins facilement atteint par les podologues ou les orthoptistes.
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