Mardi 22 août, Laura Limasset, 27 ans, effectue l’habituel trajet entre son domicile et l’officine où elle exerce. Après des ralentissements, la jeune femme arrive à hauteur de l’incident : un homme est allongé au sol, elle propose immédiatement son aide. Celle qui est aussi pharmacien sapeur-pompier volontaire au service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des Yvelines, se retrouve aux côtés d’un infirmier de pratique avancé (IPA) qui a sorti l’homme inconscient de son véhicule.
Tout se déroule alors par réflexe pour Laura. Elle enfile son gilet et ses gants, ouvre le col et retire la ceinture de l’homme au sol, constate, elle aussi, l’absence de respiration et lance le massage cardiaque en relais avec l’IPA. À leurs côtés, une femme appelle les secours mais panique. Lorsque l’IPA la relaye pour le massage cardiaque, Laura assure la transmission des informations auprès des secours… qui arrivent en quelques minutes, prennent la suite du massage cardiaque pendant que le défibrillateur est installé. Deux chocs plus tard, le cœur repart, l’homme de 61 ans est transféré dans un hôpital parisien.
Formez-vous !
« Grâce aux témoignages, on pense que la personne a fait un arrêt cardiaque au volant car elle a d’abord ralenti, puis sa voiture est allée taper à droite et à gauche sur cette 2X2 voies, avant de s’arrêter », raconte Laura Limasset, encore étonnée de ses bons réflexes. Formée aux premiers secoursconfirme à la faculté de pharmacie il y a 4 ans, puis à nouveau lors de son arrivée en tant que pharmacien chez les sapeurs-pompiers volontaires il y a 2 ans, elle a réalisé son premier massage cardiaque en vie réelle ce 22 août. Cette intervention réussie au pied levé prouve, à ses yeux, l’importance de se former aux gestes qui sauvent et de renouveler cette formation régulièrement*, en particulier si l’on a peu l’occasion de la mettre en pratique.
Pour Laura, c’est aussi son implication au SDIS 78 qui peut expliquer les réflexes « instinctifs » qu’elle a déployés. Même si son rôle est avant tout la gestion de la pharmacie du SDIS, elle souligne sa participation « aux manœuvres d’entraînement » et les échanges constants avec les sapeurs-pompiers qui partent en intervention. Une implication qui date de l’époque Covid. « Vivien Veyrat, qui est professeur associé dans la faculté où j’étudiais et pharmacien sapeur-pompier volontaire, a sollicité les étudiants pour fabriquer du gel hydroalcoolique pour les pompiers et pour les vacciner. J’ai été engagée pour la vaccination des pompiers, puis de la population générale au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, et finalement je suis restée », sourit-elle. Le message de cette jeune officinale à ses confrères ? « Formez-vous, ça sauve des vies ! »
* L'attestation de formation aux gestes et soins d'urgence de niveau 2 (AFGSU 2) est obligatoire pour les pharmaciens et a une durée de validité de 4 ans.
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