Sept groupements coopératifs ont décidé de s’unir dans un collège propre à la pharmacie au sein de la Fédération du commerce associé (FCA) à laquelle ils adhèrent tous individuellement. Une initiative qui poursuit deux objectifs : faire reconnaître ce modèle auprès des pouvoirs publics et le promouvoir au sein de la profession. Ces groupements ont reçu le soutien de Corinne Imbert, titulaire en Charente-Maritime, sénatrice (LR) et secrétaire de la commission des affaires sociales du Sénat, co-auteure du récent rapport sur la financiarisation de la santé.
Adhérents de la Fédération du commerce associé (FCA), sept groupements de pharmacie de Métropole et de La Réunion, sous statut coopératif ou associé, indépendants ou affiliés à un grossiste répartiteur pour l’un, à un groupe multiservices pour un autre, ont décidé de créer un collège « pharmacies » à l’instar du collège « alimentaire » existant depuis 2019 au sein de la FCA.
Cette démarche entend conforter le modèle coopératif comme alternative à la financiarisation du secteur de la santé, et plus particulièrement de la pharmacie. Les membres du collège ont ainsi été reçus la semaine dernière par la Direction générale des entreprises (DGE) et comptent œuvrer à l’avenir auprès des pouvoirs publics pour obtenir des avancées tant fiscales que réglementaires, favorables à leur statut et leur mode de fonctionnement.
La création de ce collège, représentant environ 15 071 pharmaciens affiliés à des groupements ou clients des solutions offertes par l’un d’entre eux, est également une réponse à la récente tentative de déstabilisation des coopératives et des groupements émise dans l’amendement du député Cyrille Isaac-Sibille au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.
Enfin, et surtout, ce collège qui sera présidé par Armand Pinton, président d’Astéra et représenté par Dominique Pautrat, président du directoire de Wellcoop, Luc Priouzeau, ex-PDG de Giropharm ainsi que Sébastien de Larminat, directeur général de Totum, aura pour fonction de promouvoir le modèle coopératif auprès de la profession, notamment des futurs titulaires. Car de même qu’il entamera un Tour de France pour rencontrer élus locaux et pharmaciens dans les territoires, le collège « pharmacie » de la FCA prévoir intervenir dans les facs de pharmacie pour exposer aux étudiants les fondements du modèle coopératif.
Corinne Imbert, titulaire en Charente-Maritime, sénatrice (LR) et secrétaire de la commission des affaires sociales du Sénat, co-auteure du récent rapport sur la financiarisation de la santé, a ainsi salué la démarche des groupements et encouragé le collège dans ses initiatives afin de préserver l’indépendance des pharmaciens et de protéger la profession contre les investisseurs court-termistes, « mais avec un payeur garanti », a-t-elle pointé en référence à l’assurance-maladie. En tant que sénatrice, elle observe l’attitude paradoxale des politiques et des pouvoirs publics qui dénoncent la financiarisation du secteur de la santé mais qui, parallèlement, contribuent à la concentration du marché de l’officine en pesant de manière budgétaire sur le médicament. « Nous devons absolument parvenir à intégrer la notion d’indépendance dans les négociations conventionnelles », affirme la sénatrice-pharmacienne redoutant une perte d’indépendance de la pharmacie d’officine, « colonne vertébrale de l’accès aux soins et de l’aménagement du territoire ».
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