Déjà évoqué la semaine passée, l’accès des médecins à la liste de leurs patients non-vaccinés n’est plus qu’une question de jours. Mais pas question de faire la même chose pour les pharmaciens « en vertu du secret médical ». Les initiatives se poursuivent pour accélérer la campagne vaccinale.
Les appels à se faire vacciner sans attendre, les campagnes de sensibilisation et la crainte du variant Delta qui représente désormais plus de 30 % des tests positifs criblés en France, semblent motiver les Français. Selon le ministère de la Santé, un frémissement (+10 %) se fait sentir sur le nombre de prises de rendez-vous sur les 7 derniers jours. Mais ce n’est pas encore suffisant, surtout au regard des stocks de vaccins désormais disponibles. Près de 12 millions de doses sont arrivées (ou vont arriver) sur le sol français les semaines du 28 juin et du 5 juillet, toujours en grande majorité du Pfizer (6,8 millions), mais aussi du Moderna (1,3 million) et de l’AstraZeneca (3,8 millions, dont une part importante est destinée au dispositif Covax). Mais point de Janssen. En effet, vu l’état des stocks (935 000 doses au niveau central, 891 000 chez les professionnels de santé) et le faible taux d’utilisation (25 %), la France a suspendu les commandes jusqu’à la mi-juillet.
Parmi les nombreuses initiatives mises en place pour accélérer la campagne de vaccination, l’État va permettre aux médecins d’accéder à la liste de leurs patients non-vaccinés. Selon le ministère de la Santé, « on attend la publication d’un décret qui doit d’abord être examiné en Conseil d’État, c’est la dernière étape pour permettre cet accès par les médecins traitants ». Et uniquement par les médecins traitants. À la question d’un accès des pharmaciens à la liste de leurs patients non vaccinés, le ministère répond que ce n’est pas possible « en vertu de la réglementation du secret médical ».
En revanche, la mise à disposition du vaccin Pfizer aux professionnels de ville se poursuit via les centres de vaccination, avant un déploiement « en droit commun » à l’automne, c’est-à-dire des livraisons en ville sur le mode mis en place pour les trois autres vaccins, avec une mise à disposition à l’officine via les grossistes-répartiteurs. Par ailleurs, le ministère de la Santé confirme l’arrivée massive de doses de Moderna en juillet et août et rappelle que toute personne de 18 ans et plus peut d’ores et déjà se faire vacciner en ville, par exemple en pharmacie. En outre, l’extension de l’utilisation du Moderna chez les 12-17 ans par l’Agence européenne du médicament (EMA) est attendue « dans les jours qui viennent et au plus tard dans la quinzaine », ce qui va élargir la population cible en ville. Une classe d’âge qui, pour le moment, répond bien à l’appel à la vaccination puisque 16 % des 12-17 ans ont déjà reçu une première dose vaccinale.
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