Chiffres et graphiques à l’appui, le GERS salue la vitesse d’appropriation, par les pharmaciens, des nouvelles missions qui leur sont confiées, en particulier pour la vaccination contre la grippe et la remise des kits de dépistage du cancer colorectal. Le démarrage des entretiens femmes enceintes reste plus timide.
En 2019, un quart des vaccins antigrippaux a été administré par les pharmaciens. Trois ans plus tard, ce sont désormais 50 % des vaccinations contre la grippe qui sont réalisées à l’officine. Si la montée en puissance a certainement été favorisée par la crise du Covid-19, celle-ci n’efface en rien l’implication quasi totale du réseau sur cette mission. Après 82 jours de campagne, 11,6 millions de doses vaccinales ont été injectées, soit une progression de 1 % par rapport à l’année dernière et de 11 % versus 2019, mais un recul de 4 % en comparaison avec 2020. Toutefois, rappelle David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, la campagne de 2020-2021, commencée en pleine pandémie alors que les vaccins anti-Covid étaient disponibles depuis quelques mois, « a démarré très fort parce qu’on a annoncé qu’il n’y aurait pas suffisamment de vaccins antigrippaux pour tout le monde ».
Au final, la couverture vaccinale des 65 ans et plus atteint 67 %, soit un niveau proche de l’an dernier. Le grand changement concerne donc surtout l’ampleur prise par la vaccination en officine puisqu’en moyenne, 50 % de la population cible fait le choix de la pharmacie. Pour autant, le GERS constate des variations d’une région à l’autre. Le meilleur élève est l’Île-de-France (63 % des vaccinations sont réalisées en officine). En miroir, la vaccination des 65 ans et plus par région dévoile une couverture vaccinale plus forte à l’ouest (76 % en Bretagne par exemple) et dans le nord, et moins élevée dans le sud et sud-est. « Cela montre que le pharmacien peut jouer un rôle clé pour améliorer ces couvertures, grâce à son rôle d’animateur territorial et sociétal de santé », souligne David Syr.
Le GERS insiste par ailleurs sur la grande « vitesse d’appropriation » des pharmaciens quant à la remise du kit de dépistage du cancer colorectal. Si en septembre dernier, seulement 16 % des pharmacies le proposaient, ce taux a rapidement augmenté et frôle désormais les 60 % en février 2023. « Au 10 mars, deux tiers des officines (68 %) ont déjà réalisé ce service. » Le démarrage de l’entretien court de la femme enceinte, mission la plus récente puisqu’entrée en vigueur le 7 novembre dernier, reste plus timide. « 7 % des pharmacies ont fait au moins un entretien, 5 % des pharmacies réalisent 90 % des entretiens et la moitié des entretiens sont effectués par 1 % des pharmacies », résume David Syr. Pour le GERS, l’ensemble de ces résultats prouve l’entrée progressive des différentes missions confiées aux pharmaciens dans leur quotidien, et cela malgré « les enjeux de gestion du temps et de la ressource » que ces nouveaux services demandent.
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