Début 2022, la profession estimait qu’il manquait entre 8 000 et 12 000 collaborateurs, mais après enquête de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ce chiffre a été largement revu à la hausse, à 15 000 fin 2022. Un an plus tard, la situation s'améliore très légèrement. Selon cette enquête réactualisée fin 2023, près d'un titulaire sur deux cherche à recruter un pharmacien adjoint ou un préparateur en pharmacie, dans 90 % dans le cadre d'un contrat à durée déterminée (CDI) et dans les deux tiers des cas à temps complet.
Les difficultés de recrutement sont donc toujours une réalité mais les officines semblent enregistrer « une stabilisation relative des besoins en personnel, vraisemblablement consécutive à un certain retour à la normale après la période d'activité intense liée au Covid-19 et aux bouleversements qu'elle a générés ». La situation reste néanmoins tendue et l'avenir du marché de l'emploi en pharmacie n'apparaît pas forcément radieux. Ces deux dernières années, ce sont 1 500 places qui sont restées vacantes sur les bancs des facultés de pharmacie, soit autant de pharmaciens potentiels qui manqueront dans quelques années. Et d'autant plus que les nouvelles missions à développer nécessitent des bras !
Vitesse d’appropriation
Car après avoir fait montre de ses compétences pendant la crise en acceptant des missions exceptionnelles, le pharmacien en a logiquement conservé certaines. Concomitamment, la signature de la nouvelle convention pharmaceutique en mars 2022 a ajouté de « nouvelles nouvelles missions » à son escarcelle. Pour certains confrères, leur mise en place est un défi alors même qu’ils ne parviennent pas à recruter et que leurs équipes sont en sous-effectif et donc exsangues.
Reste que l’enthousiasme pour l’élargissement du champ d’action des officinaux est une réalité. D’après une enquête Call Medi Call pour « Le Quotidien du pharmacien »*, 74 % des pharmaciens mettent en œuvre une nouvelle mission ou promettent de s’y engager bientôt, avec une appétence particulière pour le dépistage et la vaccination. Un engouement salué début 2023 par le patron de l’assurance-maladie, Thomas Fatôme, ou encore par le GERS Data en mars dernier, qui applaudit la vitesse d’appropriation des confrères quant à la vaccination antigrippale ou la remise des kits de dépistage du cancer colorectal. Conclusion : la pénurie de personnel (et donc de temps disponible) freine sans aucun doute les ardeurs de la profession à s’emparer des nouvelles missions, au même titre que les difficultés économiques du réseau, mais sans parvenir à les éteindre.
* Menée le 30 août et le 1er septembre 2023 auprès de 1 026 pharmacies.
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