Après le mésusage relayé par des influenceurs, l’antidiabétique Ozempic (sémaglutide) défraie à nouveau la chronique, cette fois pour faire l’objet de contrefaçons en Allemagne. Introduites par un grossiste-répartiteur du sud-ouest du pays, ces boîtes de faux médicaments ne concernent pas seulement Internet, mais aussi le réseau officinal qui est appelé à vérifier chaque boîte délivrée.
Outre-Rhin, les pharmacies ont désormais une nouvelle tâche. Il ne leur suffit plus de décommissionner chaque boîte d’Ozempic comme tout autre médicament. Les équipes officinales doivent également ouvrir l’emballage et vérifier que le stylo est bien conforme à l'original. Une procédure à laquelle la profession est appelée par le Bundesinstitut für Arzneimittel und Medizinprodukte (BfArM), l'agence du médicament allemande, en raison de contrefaçons d’Ozempic circulant sur le marché.
L’examen du carton de la boîte ne permet apparemment pas de différencier le faux Ozempic du vrai, pas davantage le dispositif de décommissionnement dans le cadre de la sérialisation, pourtant dédiée à la lutte contre les contrefaçons ! Le BfArmM indique que, pour l’heure, 199 boîtes provenant des deux lots MP5E511 et NP5G866 (numéros de série 1946483405690 et 1031002838555), avec des dates de péremption respectives aux 07/2025 et 12/2025, sont visées. Toutefois, précise l’agence, il n’est pas exclu que d’autres lots contrefaits soient également en circulation. De même, toutes les boîtes comportant ces numéros de lots ne contiennent pas un faux. À l’origine de cet imbroglio, un grossiste-répartiteur du sud-ouest de l’Allemagne qui se serait procuré les produits auprès d'un confrère autrichien.
Comme l'annonce la presse allemande, des perquisitions sont actuellement menées chez le grossiste par le parquet de Fribourg-en-Brisgau et d'autres régions pourraient être concernées. Par ailleurs, la substance contenue dans les faux stylos fait actuellement l’objet d’analyse par les autorités allemandes. Le laboratoire danois, de son côté, met en garde contre cette prolifération de faux produits qui touche non seulement Ozempic, mais aussi Wegovy, son traitement contre l'obésité.
Cette introduction de faux médicaments sur le marché officinal allemand n’est pas une première. Les pharmaciens d’Outre-Rhin sont régulièrement confrontés à ce phénomène qui a motivé la mise en place de la sérialisation dans l’ensemble des officines européennes. Une caractéristique du marché du médicament allemand peut expliquer - en partie - la présence de faux médicaments en officine. En effet, comme les y contraignent les caisses d’assurance-maladie, chaque titulaire est dans l’obligation de détenir au moins 5 % de son stock en médicaments « réimportés ».
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