Face aux annonces gouvernementales qui se multiplient visant à déployer l’utilisation du numérique en santé, les pharmaciens se déclarent disposés à relever ces défis, dans l’intérêt de la relation patient et de l’interprofessionnalité, comme en attestent les résultats d'une enquête réalisée pour « Le Quotidien du pharmacien ».
Le Ségur du numérique en santé et ses nombreuses applications, dont le développement de « Mon Espace Santé », n’en sont qu’à leurs balbutiements que, déjà, les pharmaciens se déclarent favorables à leur mise en œuvre. Trois titulaires sur quatre considèrent le virage numérique comme un progrès nécessaire à l’exercice officinal, selon une enquête effectuée par CallmediCall (groupe GMG) pour « Le Quotidien du pharmacien »*. Rodés de longue date aux transmissions dématérialisées avec les organismes payeurs, les pharmaciens attendent désormais du numérique des applications dans le domaine de la relation avec les soignants, dans l’interprofessionnalité et, toujours par ordre de priorité, dans l'e-prescription. Il est vrai que l’e-santé apparaît comme un soutien incontournable pour accompagner le pharmacien dans les mutations de son métier. Que ce soit dans les nouvelles missions (vaccination, dépistage…), les entretiens pharmaceutiques et même dans le développement du point de vente, la relation dématérialisée avec le patient est désormais un passage obligé pour 35 % des répondants.
De même, la marche forcée vers l’interprofessionnalité, réclamée par les pouvoirs publics sous la forme des CPTS et autres ESP (équipes de soins primaires), ne saurait se concrétiser sans le recours au numérique, comme le reconnaissent 25 % des pharmaciens. Une proportion quasi égale de confrères attend la mise en place de l’e-prescription, une solution souvent présentée comme le remède aux fausses ordonnances et aux trafics de médicaments chers.
C’est pourtant sur les relations patient que se concentrent les attentes des titulaires dans le domaine de l’e-santé. Près des deux-tiers d’entre eux considèrent que le dispositif « Mon espace santé » améliorera l’accompagnement des patients tandis que 39 % estiment qu’il contribuera à faciliter les relations avec les autres professionnels de santé. Toujours centré sur le patient, l’intérêt des pharmaciens va également au développement de la téléconsultation à l’officine. Près de 7 titulaires sur dix y croient. De même, ils sont plus de huit sur dix à penser qu’il est de leur rôle de contribuer au développement des applications santé. Une expertise qui peut se révéler précieuse. En effet, comme l’a dénoncé une récente étude, sur 68 applications santé françaises les deux tiers n’ont pas fait l'objet d'une étude clinique randomisée.
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