De l’aveu des éditeurs de logiciel, le rythme imposé par la délégation ministérielle du numérique en santé (DNS) est particulièrement soutenu. Lancé en avril 2019, le Ségur du numérique en santé a fait le choix d’associer toutes les parties prenantes dès la construction du projet.
« C’est une grande évolution puisque, jusqu’à présent, on subissait les cahiers des charges sans pour autant être véritablement consultés au préalable », note Denis Supplisson, vice-président du collège pharmacien de la Fédération des éditeurs d’informatique médicale et paramédicale ambulatoire (FEIMA).
Tous les éditeurs de logiciels destinés à l’officine ont répondu présents et finalisent actuellement le développement desdits logiciels. Objectif : être fin prêts au plus vite et dans tous les cas d’ici au 28 avril 2023, dernier délai pour déposer une demande de référencement. Un délai d’un mois supplémentaire leur a en effet été accordé car, remarque Xavier Vitry, directeur de projet de la délégation ministérielle du numérique en santé (DNS), « tous n’ont pas les moyens d’arriver à l’heure, d’autant que certains avaient anticipé des sujets, tandis que d’autres avaient choisi d’autres stratégies, mais ils ont tous modifié leur feuille de route pour s’intégrer dans l’agenda Ségur ». Et Denis Supplisson d’ajouter : « Tous n’ont pas les mêmes capacités à développer les fonctions demandées et à les déployer, c’est plus difficile de tenir les délais pour les éditeurs qui ont de petites équipes car le Ségur remanie en profondeur les fonctions du logiciel. »
Pharmaciens bêta
Viendra ensuite la phase opérationnelle de distribution du logiciel. « La date de la distribution dépendra de l’éditeur et de son niveau d’avancement, ainsi que des délais de retour de l’agence du numérique en santé (ANS) pour la validation du référencement », explique Denis Supplisson, qui estime néanmoins que « les premières pharmacies pourraient être équipées des premières versions » vers la mi-novembre, et dans tous les cas avant la fin de l’année. Il s’agira de « pharmaciens bêta » qui permettront d’apporter les dernières modifications avant un lancement généralisé. « La FEIMA espère que plus de 60 % des pharmacies seront équipées avant la fin de l’année. » Le rôle des éditeurs ne s’arrêtera pas là puisque la prestation Ségur comprend également la formation du pharmacien et de son équipe à la nouvelle version, ainsi que « la maintenance applicative pendant 6 ans ».
Un travail de longue haleine donc, mais qui devrait se dérouler sans encombre. « En France, on a la chance d’avoir des pharmaciens qui sont équipés en informatique depuis très longtemps puisque ça fait 40 ans que les logiciels d’officine existent. De plus, il y a une actualité réglementaire permanente qui entraîne un niveau d’équipements très élevé. La France fait ainsi partie des pays les plus évolués en la matière, contrairement à l’Allemagne par exemple, ce qui laisse penser qu’il y a peu de pharmacies dont le matériel est obsolète et nécessite une remise à niveau avant de pouvoir installer le logiciel Ségur », remarque Denis Supplisson, qui estime que 7 à 10 % des pharmacies pourraient être partiellement concernées.
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