Un Conseil national professionnel (CNP) dédié aux préparateurs en pharmacie d'officine vient d'être créé à l'initiative de plusieurs membres de la profession. Une émanation qui fait cependant grincer des dents dans quelques rangs syndicaux.
Prévu il y a près d'un an par arrêté, le Conseil national professionnel des préparateurs en pharmacie d'officine (CNPPO) voit enfin le jour. C'est donc désormais acquis, les préparateurs en pharmacie d'officine détiendront leur propre conseil national destiné, en priorité, à représenter leurs intérêts dans le domaine de la formation, du développement de leurs compétences et de leur pratique. Ainsi, comme l'annonce Arielle Bonnefoy, à l'initiative du CNPPO avec une dizaine d'autres membres de la profession, cette entité aura pour mission « de proposer les orientations prioritaires de Développement professionnel continu(DPC), les candidatures de sa spécialité pour siéger dans les Commissions scientifiques indépendantes (CSI) dans le cadre de la formation continue et du développement professionnel continu (DPC), le parcours pluriannuel de DPC et enfin les outils de traçabilité d’actions de DPC réalisées ».
Le CNPPO apportera par ailleurs la contribution de professionnels de santé « susceptibles d’être désignés en tant qu’experts, dans les domaines scientifiques et opérationnels du métier ». Cette instance pourra également désigner, à la demande de l’État, des représentants de la profession pour siéger dans les structures appelées à émettre des avis sur les demandes d’autorisations d’exercice ou de reconnaissance des qualifications professionnelles.
En effet, rappelle Arielle Bonnefoy, « le ministère de la Santé souhaitait avoir un interlocuteur privilégié dans le cadre de la formation professionnelle continue des préparateurs en pharmacie afin non seulement d’actualiser leurs connaissances, d’évaluer leurs pratiques professionnelles mais aussi et surtout de garantir leur adaptation aux évolutions des missions de santé publique, en liaison avec le Haut conseil du développement professionnel continu (DPC) ».
Une très belle avancée, commente Mickaël Thiriat, président de l'Association nationale des préparateurs en pharmacie d'officine (ANPPO) qui a pris la succession de Patrick Béguin en février. « Notre profession qui connait de nombreuses évolutions dans sa pratique avec notamment la vaccination -il ne manque plus que le décret- va être représentée. Dans ces perspectives, il est plus que jamais important que tous les préparateurs suivent une formation et toutes nos compétences soient identiques », se félicite-t-il.
La création du CNPPO, majoritairement menée par le syndicat FO, est cependant loin de susciter le même enthousiasme dans les rangs syndicaux. Christelle Degrelle, représentante du syndicat CFE-CGC, lui reproche en premier lieu une absence de diversité syndicale même si elle reconnaît que la profession a besoin d'être écoutée par les autorités sanitaires. L'épisode des masques, dont la distribution aux préparateurs n'avait pas été prévue par l'Etat au plus fort de l'épidémie de Covid, reste gravé dans les mémoires.
La critique de Marie Guyon, préparatrice adhérente CGT, est plus acerbe. Elle juge cette nouvelle émanation totalement superflue. « On ne peut supplanter les organisations syndicales. Je ne vois pas à quoi le CNPPO peut servir sinon à se substituer aux CPNEFP*, entités déjà dédiées à la formation auprès de la Commission paritaire permanente de négociation et d'interprétation (CPPNI) », pointe celle qui siège au sein de ce dernier organisme.
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