Les premiers cas d’un « syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique » ont été rapportés en Europe en avril 2020 chez des enfants en grande majorité en bonne santé, sans antécédent médical ou facteur de risque. Les symptômes ? Rougeur des yeux, fièvre élevée, éruption, troubles gastro-intestinaux. La ressemblance avec la maladie de Kawasaki est rapidement établie. Cependant, s’y ajoute une atteinte cardiaque sévère, responsable d’une forte hypotension et d’un état de choc, entraînant souvent une prise en charge en réanimation. Cette fois, les symptômes rappellent le syndrome de choc toxique staphylococcique associé « au tampon périodique et à la production d’une toxine par la bactérie qui active massivement le système immunitaire », décrit l’institut Imagine dans un communiqué. Une situation qui interpelle d’autant plus les cliniciens que les enfants sont moins sensibles au SARS-CoV-2 et font davantage des formes asymptomatiques ou en tout cas sans gravité.
Signature immunologique
C’est dans ce cadre que des chercheurs français ont réalisé une étude incluant 152 patients dont 36 enfants ayant présenté ce syndrome inflammatoire post-Covid. Résultat : ils ont découvert une signature immunologique commune chez 75 % des enfants concernés et « qui s’avère spécifique de cette nouvelle maladie ». « Il s’agit d’un état d’activation majeur d’un sous-groupe de lymphocytes T, activation très proche de celle retrouvée dans les chocs toxiques, bien que la signature immunologique soit différente », explique l’institut Imagine. La bonne nouvelle est que cette anomalie peut être repérée en moins de 24 heures et conduire à un diagnostic plus rapide. « Ces travaux permettent d’envisager un traitement spécifique précoce chez les enfants atteints de formes sévères post-infectieuses. »
Évolution du traitement
Ces travaux, publiés le 25 mai dans la revue « Science Immunology », complètent ceux menés par des pédiatres hospitaliers français (AP-HP, AP-HM, HCL, CHU de Strasbourg et d’autres centres hospitaliers), qui ont démontré, selon les résultats parus dans le « Journal of the American Médical Association » (JAMA) le 1er février dernier, que l’ajout de corticoïdes à l’actuel traitement par immunoglobulines offre une nette amélioration des patients en 48 heures. Entre le début de l’épidémie et le 23 mai 2021, plus de 560 enfants ont été touchés par ce syndrome inflammatoire en France, dont 490 après un Covid confirmé par PCR ou sérologie.
* Les études ont été menées par des chercheurs du Centre international de recherche en infectiologie (université Lyon 1, INSERM, CNRS, ENS de Lyon) et des cliniciens des Hospices civils de Lyon, en collaboration avec le laboratoire Immunology-Immunopathology-Immunotherapy (i3) de l’université Sorbonne Paris 6 et l’Institut de recherche des maladies génétiques Imagine (Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, INSERM, université de Paris) et d’autres centres hospitaliers français.
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