Sur les 312 officinaux interrogés par GERS Data entre mars et avril, ils sont en effet… 99,7 % à avoir augmenté leurs investissements ces cinq dernières années. Pour 69 % d’entre eux, cet effort se justifie par les nouvelles missions confiées à la profession. Vaccinations, dépistages et autres entretiens peuvent être plus ou moins rémunérateurs pour le pharmacien mais ils nécessitent, dans tous les cas, des investissements. Pour adapter leurs locaux, s’équiper ou former leur personnel à ces nouveaux actes, certains titulaires n’hésitent pas à mettre le prix. Ainsi, selon cette enquête, 41 % des pharmaciens ont consenti à des investissements supérieurs à 30 000 euros sur les trois dernières années. On observe même que 22 % du panel déclare avoir engagé plus de 100 000 euros sur les 36 derniers mois. Parmi cette dernière catégorie, plus de la moitié dirige des établissements dont le chiffre d’affaires n’excède pas les 2,25 millions d’euros par an.
Trois évolutions sont jugées prioritaires par les officinaux qui investissent : l’aménagement, l’extension ou la rénovation des locaux (cités par 59 % des sondés), la formation de l’équipe (59 %) et le recrutement de nouveaux salariés (52 %). L’informatique, les cabines de téléconsultation et les espaces de confidentialité sont également évoqués mais dans une moindre mesure (respectivement cités par 35 %, 25 % et 24 % des répondants). Le sondage de GERS Data montre néanmoins que « 55 % des pharmaciens déclarent ne pas disposer des ressources nécessaires » pour réaliser des investissements à la hauteur de ce qu’ils voudraient.
« Il faut mieux rémunérer les nouvelles missions »
Sans surprise, certaines nouvelles missions sont davantage plébiscitées par les pharmaciens que d’autres. Ainsi, 94 % des sondés administrent très régulièrement des vaccins à leurs patients. Neuf pharmaciens sur dix se sont engagés activement pour le dépistage du cancer colorectal en remettant les kits. En revanche, les entretiens peinent à séduire. Seulement 22 % d’entre eux proposent souvent des entretiens femmes enceintes et la proportion est encore plus basse pour les autres entretiens (16 %). Parmi les raisons invoquées pour expliquer la réticence à s’engager dans certaines de ces nouvelles missions : un manque de visibilité sur le potentiel économique (raison avancée dans 62 % du temps) et le manque de personnel (54 %). La majorité des officinaux (77 %) sont enfin d’accord sur un point : « la hausse de la rémunération serait leur principale motivation pour investir et s’impliquer davantage dans les nouvelles missions. » Un enjeu qui était récemment au cœur des négociations sur l’avenant économique à la convention pharmaceutique entre les syndicats représentatifs de la profession et l’assurance-maladie.
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