Sur le marché des transactions et cessions en 2023, l’officine tient le haut du pavé dans le paysage commercial français, selon les statistiques publiées par Altarès. Avec un prix de vente en hausse de 8,3 %, elle détient aussi la plus forte valorisation. Le nombre de mutations -841- représente également la plus forte progression. Seul point noir au tableau, l’isolement des officines dans les communes de moins de 2 000 habitants s’accélère, les petits commerces, notamment les boulangeries, se cédant de moins en moins.
Profession de santé, la pharmacie n’est reste pas moins un commerce. En tout cas, en ce qui concerne son fonds. C’est d’ailleurs sur la valeur de celui-ci et sur son positionnement dans le paysage commercial français qu’Altarès, expert de l’information sur les entreprises, diffuse ces statistiques aujourd’hui parmi les chiffres des cessions d’entreprises en France en 2023.
Selon cette étude, l’officine reste le commerce le plus valorisé de France, avec un prix de vente moyen de 1,295 million d’euros, bien supérieur à la moyenne des commerces français (244 307 euros). En 2023, sa valorisation a connu une hausse de 8,6 %, contre 13,3 % au niveau global. Il faut cependant préciser que ce dernier taux est tiré par l’incroyable ascension des supermarchés. Ceux-ci ont vu leur prix moyen de cession plus que doubler (113 %) en un an pour atteindre désormais 1,071 million d’euros.
L’officine se positionne par ailleurs au septième rang de la mobilité avec 841 transactions en 2023, soit une croissance de 4,3 %. Elle reste ainsi le secteur le plus fluide en termes d’évolution. Parmi les dix activités où les échanges de fonds de commerce sont les plus nombreux en 2023, la pharmacie est d’ailleurs le seul secteur en progression si l’on fait exception de la restauration traditionnelle pour laquelle le nombre de transactions croît de 0,2 %.
Sur un marché des transmissions en retrait de 2,5 % en 2023, après la forte hausse de 2022, la pharmacie fait donc figure d’exception. Même si elle ne représente que 2,72 % du marché des quelque 30 290 mutations opérées en 2023 ! Il se pourrait également qu’elle reste le moteur de l’activité commerciale sur l’ensemble du territoire. Car son implantation reste – pour l’heure- relativement homogène tandis que, pour l’ensemble des secteurs, les opérations reculent de 9,4 % dans les communes de moins de 2000 habitants. Seules les villes moyennes gagnent en attractivité, relève Altarès. C’est seulement dans les villes moyennes (20 000 – 100 000 habitants) que les transactions augmentent (+2,2 %). En revanche, les mutations reculent de 4 % dans les grandes villes et les petites villes (5 000 à 20 000 habitants) peinent à stabiliser (-0,5 %) le nombre d'échanges. Les bourgs ruraux (2 000 à 5 000 habitants) voient le nombre de transactions décliner de 1,8 %. « In fine, à peine plus d’un village sur 10 a compté au moins une transaction sur son territoire en 2023 », note l’étude. Ce déclin, symbolisé par une chute de 22 % du nombre de mutations de boulangeries – pâtisseries en 2023, soit le plus fort taux, interpelle la profession. En effet, la pharmacie seul commerce au village, devient de plus en plus une réalité.
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