Alors qu’un premier cas de choléra en provenance des Comores a été détecté à Mayotte, les pharmaciens d’officine, ainsi que d’autres professionnels, sont autorisés à réaliser des tests rapides d’orientation au dépistage du choléra.
Un arrêté publié au « Journal officiel » du 21 mars autorise plusieurs professionnels, dont les pharmaciens d’officine et les préparateurs, à réaliser des tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) du choléra à Mayotte. Une décision prise par le ministère de la Santé, qui craint l’introduction de cas de choléra sur ce territoire d’outre-mer, en raison de l’épidémie qui sévit depuis le début de l’année aux Comores. Une crainte justifiée, puisque le 19 mars, la Préfecture de Mayotte confirmait la détection d’un premier cas de choléra importé des Comores.
Concrètement, les pharmaciens d’officine et les préparateurs en pharmacie, mais aussi les médecins, les sages-femmes, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers, les kinés, les biologistes médicaux et techniciens de laboratoire médical, les aides-soignants et auxiliaires de puériculture sous la supervision d’un infirmier, les étudiants en troisième cycle de médecine et de pharmacie, les vétérinaires et les sapeurs-pompiers, pourront réaliser un TROD « pour dépister les personnes susceptibles d’être contaminées par une infection diarrhéique aiguë causée par Vibrio choleræ ».
Le directeur général de l’ARS Mayotte, Olivier Brahic a déclaré que « plusieurs milliers de tests rapides d’orientation diagnostique sont déjà sur le territoire de Mayotte » en ajoutant que cet outil de dépistage était « très efficace car on obtient le résultat en dix minutes », mais qu’il faut ensuite le confirmer par des examens biologiques plus approfondis.
Les professionnels effectuant les tests devront respecter une procédure. Avant leur réalisation, il faudra avoir recueilli le consentement des personnes ciblées, ou des représentants légaux pour les personnes mineures. Le professionnel qui réalise le test sera soumis au respect des recommandations de bonne pratiques de ces TROD choléra. Il devra vérifier plusieurs éléments (validité de la date de péremption du test, respect du mode opératoire, des conditions d’hygiène pour la manipulation des prélèvements, etc.). Au préalable, il aura rédigé une procédure d’assurance qualité qui sera gardée à disposition pour être consultée lors de la réalisation du test. Enfin, il remettra le résultat du TROD au patient sur un document qui mentionnera l’identité du patient, le résultat et les données du TROD (nom commercial, numéro de lot, date de péremption), ainsi que la date et l’heure de réalisation du test et l’identification du professionnel l’ayant réalisé.
Aujourd’hui, Il existe plus de 20 types de TDR du choléra commercialisés, principalement axés sur la détection des antigènes O1 et O139 dans des échantillons de selles humaines à l’aide d’anticorps monoclonaux.
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